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Commentaire de pingveno

sur L'identité nationale : le vrai problème c'est l'américanisation


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pingveno 26 novembre 2009 11:33

C’est vraiment dommage que vous ne connaissiez pas l’espéranto, mot que vous avez utilisé dans cet article pour ce qu’il n’est pas. Dommage car votre analyse par rapport au tout-anglais est en grande partie partagée par le mouvement espérantiste, dont je ne suis pas le seul représentant sur Agoravox.
Oui, vous avez raison quand vous parlez de cet anglais « international » acculturé. Sauf qu’il sert de prétexte pour nous convaincre de nous abrutir de séries américaines. Il n’est donc pas neutre et d’une certaine manière vous le dites dans votre article. Les islamistes algériens voulaient sans doute remplacer le français colonial par une autre langue, mais certainement pas remplacer l’arabe ou le berbère, qui restent partie de leur culture. A contrario on voit resurgir des cours de français dans les pays arabes depuis la période Bush !
L’espéranto n’a au contraire rien à voir avec un « jargon international » purement utilitaire, il s’agit au contraire de permettre à chaque culture d’être comprise à un niveau international sans la dénaturer. Soit parce qu’il sera plus facile pour un allemand de lire la Princesse de Clèves en espéranto qu’en français mais cette traduction sera plus fidèle à l’original que n’importe quelle traduction dans sa propre langue. Ou alors parce qu’une oeuvre originale en espéranto n’en sera pas moins imprégnée de la culture de son auteur, ce qui fait que la littérature en espéranto est bien plus diversifiée que n’importe quelle autre.

Pour le reste, je partage dans l’ensemble votre vision de l’identité basée sur la langue et la culture, avec dans le détail quelques différences.
En Allemagne ou en Italie, presque personne ne parle la langue nationale à la maison (ils parlent des dialectes), le « Hochdeutsch » est plutôt la langue de la télévision ; par contre tous sont capables de la parler quand ils changent de région et quand je vais en Allemagne, je les entends parler leur dialecte entre eux mais quand je m’adresse à eux ils me répondent immédiatement en allemand.
Voila pourquoi je suis moins optimiste que vous sur l’assimilation des bretons et des basques, qui s’apparente plus à de l’assimilation forcée. Je n’aurais pas de problème à avoir une identité régionale lorraine, en plus de l’identité nationale française, si on n’avait pas écrasé le « platt ». Et quand j’ai eu dans ma classe au lycée des maghrébins qui parlaient arabe entre eux mais passaient immédiatement au français quand ils s’adressaient à moi, j’étais plutôt admiratif de cette double identité bien assumée.
Donc je partage votre critique sur le tout anglais mais certainement pas pour lui opposer une domination du tout français, ni en France ni à un niveau international, comme tentent encore de le faire certains intellectuels. Si on veut malgré tout pouvoir construire un monde basé sur des différences assumées sans pour autant être privé de communication il faut une alternative crédible. Le tout français ne l’est pas. L’espéranto, oui.


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