« je serais quand même surpris que la même quantité de fumier réduit en granulé produise plus d’énergie, »
Bonne surprise non ?
Le fumier n’est pas « réduit » en granulé, il est d’abord haché, séché si nécessaire, puis compressé. Mais toute la matière organique est conservée, exactement comme pour les granulés ne contenant que du bois.
« déjà, je peut vous dire que le biogaz qui sort d’une installation de production de méthane est totalement utilisé, »
Tout à fait, le problème est avant, lors de la fermentation aérobie : nos amis les ferments et les bactéries ne transforment pas toute la matière organique, puisque il en reste. CQFD.
« alors que lorsqu’on fait de la méthanisation, on produit directement du combustible,
et, ce qui n’est pas négligeable, il y a aussi production de chaleur. » Cette production de chaleur est aussi une perte supplémentaire.
Et il est un peu surprenant de chercher à produire un nouveau combustible alors que la matière dont on dispose est déjà un combustible
« mais il faudrait intégrer à votre calcul l’énergie qu’il aura fallu déployer pour sécher ce fumier ? » Oui, on peut utiliser du solaire concentré, car sécher le jour suffit Au pire on brule un peu de granulés... et il y a une grande marge d’optimisation sur les technologies de séchage. Ce ne doit pas être pire que la perte de chaleur lors de la fermentation aérobie.
Il faut aussi tenir compte du prix de l’investissement et de la complexité de l’installation de méthanisation : j’ai vu passer le chiffre de 15 ans de retour sur amortissement, ce qui me parait aberrant.
Pour faire des granulés, on sèche, on coupe et on écrase : plutôt simple. C’est pourquoi on peut mettre de petites machines dans les fermes ou proches des fermes. L’agriculteur peut aussi utiliser toute sa biomasse autrement jetée ou celle de ses voisins ou des déchèteries des villages alentour : élagage, paille, feuilles,...
Au passage, avec ces machines, l’agriculteur peut aussi fabriquer la « sciure » qui est nécessaire pour la litière de ses animaux, qu’il récupère ensuite « enrichie »
Enfin les granulés se stockent simplement et sans danger, se transportent aisément et permettent l’alimentation automatique des chaudières ou des poêles.
Le seul inconvénient du granulé, c’est que l’on ne peut pas encore trouver sur le marché des automobiles à granulés
Ni de petits groupes de cogénération électricité/chaleur : mais il existe des systèmes un peu plus gros, utilisés pour chauffer une piscine publique et quelques maisons regroupées, par exemple.