Je lis et je relis vos commentaires et certains me paraissent très intéressants au point même que je me demande si je ne dois pas réécrire mon texte. Je ne sais pas s’il est possible de mettre sur Agoravox un texte du style « Identité nationale, l’important c’est l’américanisation, seconde version ».
Une des critiques qui revient souvent c’est que je parle un peu trop d’une culture élitiste et que le bon peuple ne se retrouve pas dans les noms d’auteurs que je cite.
La réponse à faire st double.
D’abord il y a un lien, même s’il n’est pas évident, entre la culture élitiste et la culture populaire. Je parlais de la révolution française et je disais qu’elle est l’aboutissement d’un mouvement philosophique et littéraire qui s’est étendu pendant tout le XVIIIème siècle. Montesquieu, Rousseau, D’Alembert, Diderot, Voltaire etc. Or il est évident que les braves gens qui ont pris la Bastille le 14 juillet 1789 et ont coupé la tête de son gouverneur n’avaient pas lu L’Esprit des Lois. La population était en majorité analphabète à l’époque. La culture élitiste ne fait que mettre noir sur blanc des idées assez confuses qui circulent dans la population. Et c’est peut-être cela une identité nationale : une symbiose entre des élites cultivées et le peuple. Et c’est peut-être cela le problème aujourd’hui : moi PK je ne me sens pas du tout en symbiose avec Big Mac.
Ensuite il faut voir que la culture populaire est encore plus américanisée que la culture élitiste. Ce n’est pas aux élites que s’adresse la musique de seconde zone dont on nous inonde. Et c’est peut-être cela le problème le plus grave. A l’époque où le français était langue mondiale (le monde à l’époque n’allant que de Paris à Moscou) seules les élites étaient francophones. Quant tous les ennemis de Napoléon se retrouvaient à Vienne en 1815, c’est en français qu’ils discutaient. Mais la brave ménagère viennoise continuait de chanter des chansons populaires en allemand, et même en dialecte local.
Le problème de l’américanisation c’est que c’est à la fois un phénomène horizontal (la mondialisation) et un phénomène vertical (elle touche toutes les classes sociales).
P.S. Une remarque à ceux qui font une fixation sur les Arabo-musulmans. Ce n’est pas parce qu’ils ne s’intègrent pas qu’il y a problème c’est parce que cela se voit. Les Chinois s’intègrent aussi peu. Je pourrais vous donner des adresses de magasins où tout est écrit en chinois et où les vendeurs ne parlent pas un mot de français. Mais les Chinois sont discrets, ils font leurs coups en douce.