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Commentaire de sisyphe

sur Je suis collégien, et je ne chanterai pas la Marseillaise


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sisyphe sisyphe 30 novembre 2009 07:43

Je voudrais juste répondre à ce post de non666

Que ce chant te paraisse magnifique, que tu y trouves un tas de corroborations avec l’époque actuelle, ma foi, c’est ton choix et tes arguments ; tu en as parfaitement le droit.

Mais c’est ton avis, et ça n’engage que toi.

En revanche, que tu te permettes de traiter de « collabos » et de « traitres » ceux qui ne le partagent pas, et pour des tas d’autres bonnes raisons (trop guerrier, désuet, ne correspondant plus aux problèmes de l’époque, violent, etc...) là, j’ai envie de te dire, en langage populaire : mais où tu pisses, Maurice ?

Collabos ou traitres, tous les libertaires, les anars, qui sont morts aux champs d’horreur tout autant que les autres, pour défendre la patrie ?
Collabos ou traitres, tous les français de toutes origines, qui n’ont pas comme ancêtres les gaulois, mais qui, tout autant que les autres, ont participé aux combats, aux guerres, sous le drapeau français ?
Collabos ou traitres Brassens, Gainsbourg, Ferré ??

Que je sache, nous sommes encore en République, et le chant de l’hymne national n’y est pas obligatoire.
Personnellement, il y a bien d’autres symboles de le République que je trouve autrement plus importants, et qui sont bafoués, chaque jour, par ceux qui nous gouvernent, et depuis belle lurette ; la Liberté, l’Egalité, la Fraternité ; ce tryptique inscrit aux frontons de tous nos monuments nationaux, municipaux, communaux
la déclaration des droits de l’homme et des citoyens, bafouée jour après jour, par les entraves à la justice et à la liberté
le programme du Conseil National de la Résistance, démantelé un peu plus chaque instant, par ceux qui démolissent notre système social, notre solidarité, notre LIEN social.
La séparation du législatif et de l’éxécutif, de plus en plus mise à mal par un pouvoir autocrate qui met la justice à sa botte

Quant au « vomi que sert l’Education Nationale » ; c’est une insulte à nos dizaines de milliers d’enseignants qui s’efforcent, jour après jour, à élever nos enfants, à leur apprendre la réflexion, le sens critique, l’éveil, l’éducation, dans des conditions de plus en plus difficiles, de plus en plus dégradées, avec de moins en moins de moyens.
A la place de l’école, libre, laïque et gratuite, tu voudrais quoi ? L’armée ? les écoles privées et confessionnelles ?

Alors, avant de sortir le tien, de vomi, tu ferais bien d’apprendre quelque chose que manifestement tu as loupé, tant à l’école que dans ta vie ; c’est le RESPECT ; des autres, de ceux qui ne pensent pas comme toi, et de ceux qui s’échinent à faire le travail d’éducation et d’enrichissement, sans lequel on en reviendrait à une France d’avant le déluge.

Si ce collégien trouve ce chant trop guerrier, et n’a pas envie de le chanter, c’est qu’il a déjà fait, dans ce sens de la réflexion, et du respect, sans doute plus de chemin que toi, et c’est son droit absolu.
Rien de collabo là, sauf pour ceux qui ont toujours envoyé le petit peuple se faire massacrer au son du clairon, pour servir les intérêts des exploiteurs, qui, eux, sont internationaux, et n’en ont strictement rien à faire des hymnes nationaux, si ce n’est s’en servir pour manipuler les citoyens.

Tiens ; en cadeau, « La Marseillaise » de Léo Ferré :

J’connais un’ grue sur le Vieux Port
Avec des dents longu’s comm’ la faim
Et qui dégraf’ tous les marins
Qu’ont l’âme chagrine et le cœur d’or
C’est à Marseille que j’vais la voir
Quand le soleil se fout en tweed
Et que l’mistral joue les caïds
C’est à Marseille qu’ell’ traîn’ le soir
Elle a des jupes à embarquer
Tous les chalands qui traîn’nt la nuit
Et des froufrous qui font tant d’bruit
Qu’on les entend au bout du quai
Il suffit d’y mettre un peu d’soi
C’est un’ putain qu’aime que la braise
Et moi j’l’appelle la Marseillaise
C’est bien le moins que je lui dois

Arrête un peu que j’vois
Su tu fais l’poids
Et si j’en aurai pour mon fric
Arrête un peu que j’vois
Si les étoiles couchent avec toi
Et tu m’diras
Combien j’te dois

J’connais un’ grue dans mon pays
Avec les dents longu’s comm’ le bras
Et qui s’tapait tous les soldats
Qu’avaient la mort dans leur fusil
C’est à Verdun qu’on peut la voir
Quand les souv’nirs se foutent en prise
Et que l’vent d’est pose sa valise
Et qu’les médaill’s font le trottoir
Elle a un’ voix à embarquer
Tous les traîn’-tapins qu’elle rencontre
Et il paraît qu’au bout du compte
Ça en fait un drôl’ de paquet
Il suffit d’y mettre un peu d’soi
Au fond c’est qu’un’ chanson française
Mais qu’on l’appell’ la Marseillaise
Ça fait bizarr’ dans ces coins-là

Arrête un peu que j’vois
Si t’as d’la voix
Si j’en aurais pour mes galons
Arrête un peu que j’vois
Et puis qu’j’abreuve tous vos sillons
Et j’vous dirai
Combien ça fait

J’connais un’ grue qu’a pas d’principes
Les dents longu’s comme un jour sans pain
Qui dégrafait tous les gamins
Fumant leur vie dans leur cass’-pipe
C’est dans les champs qu’ell’ traîn’ son cul
Où y a des croix comm’ des oiseaux
Des croix blanch’s plantées pour la peau
La peau des autr’s bien entendu
Cell’-là on peut jamais la voir
A moins d’y voir les yeux fermés
Et l’périscop’ dans les trous d’nez
Bien allongé sous le boul’vard
Suffit d’leur filer quat’ bouts d’bois
Et d’fair’ leur lit dans un peu d’glaise
Et d’leur chanter la Marseillaise
Et d’leur faire un’ bell’ jambe de bois

Arrête un peu tes cuivres
Et tes tambours
Et ramèn’ moi l’accordéon
Arrête un peu tes cuivres
Que je puiss’ finir ma chanson
Le temps que j’baise
Ma Marseillaise

Et n’oublie jamais tous les français, comme le peuple de la Commune, qui ont été massacrés au son de « La Marseillaise » , au nom d’un état dévoyé par de vrais traitres !


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