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@Massaliote Le Faussaire
Les Grecs, les Arabes et nous : Enquête sur l’islamophobie savante
La peur des Arabes et de l’islam est entrée dans la science. On règle à
présent ses comptes avec l’Islam en se disant sans « dette » : « nous »
serions donc supposés ne rien devoir, ou presque, au savoir
arabomusulman. L’Occident est chrétien, proclame-t-on, et aussi pur que
possible. Ce livre a plusieurs « affaires » récentes pour causes
occasionnelles. Occasionnelles, parce que les auteurs, savants indignés
par des contre-vérités trop massives ou trop symptomatiques, s’appuient
sur ces débats pour remettre à plat le dossier de la transmission arabe
du savoir grec vers l’Occident médiéval. Occasionnelles, parce que les
différentes contributions cherchent à cerner la spécificité d’un
moment, le nôtre, où c’est aussi dans le savoir que les Arabes sont
désormais devenus gênants. Il est donc question ici des sciences et de
la philosophie arabo-islamiques, des enjeux idéologiques liés à l’étude
de la langue arabe, de ce que « latin » et « grec » veulent dire au
Moyen Âge et à la Renaissance, de la place du judaïsme et de Byzance
dans la transmission des savoirs vers l’Europe occidentale, du nouveau
catholicisme de Benoît XVI, de l’idée de « civilisation » chez les
historiens après Braudel, des nouveaux modes de validation des savoirs
à l’époque d’Internet, ou de la manière dont on enseigne aujourd’hui
l’histoire de l’Islam dans les lycées et collèges. Il est question dans
ce livre des métamorphoses de l’islamophobie. Pour en venir à une vue
plus juste, y compris historiquement, de ce que nous sommes : des
Grecs, bien sûr, mais des Arabes aussi, entre autres.