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Commentaire de savouret

sur Vers un fascisme vert


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savouret 3 décembre 2009 11:39

article qui semble dénoter une réelle aversion pour le mouvement écologiste, ce qui amène selon moi son auteur à des propos excessifs et erronés, et entrave son objectivité.

certes, les méthodes employées par greenpeace sont repréhensibles ou du moins fort contestables quels que soient les objectifs poursuivis.

je veux bien admettre qu’il y ait une tendance chez certains représentants du mouvement écologiste à vouloir imposer leurs idées et à stigmatiser ou pire mépriser ceux ou celles qui ne partagent pas leurs convictions et peut etre chez quelques uns de leurs porte paroles, cela peut traduire une certaine condescendance vis à vis d ’un peuple percu comme médiocre et fermé d ’esprit.

dans ce cas, l ’on peut en effet émettre l’hypothèse d ’une certaine négation de la démocratie, car celle ci repose bien entendu sur la souveraineté du peuple, aussi imparfait soit il.

enfin, il est indéniable que le marché vert émergent semble de plus en plus convoité par certains acteurs économiques qui y voient une source potentielle de profit conséquent.

cependant croyez vous réellement que la majorité des écolos soient animés avant tout par l ’appat du gain ?ne pronent t il pas au contraire , du moins pour ceux qui sont les plus sincéres dans leur démarche, une remise en cause de cette primauté déraisonnable de l’argent ?la décroissance préconisée par une proportion importante de dirigeants et de militants écologistes n ’est elle pas aussi une remise en cause du capitalisme et de la logique permanente de profit qui le fonde ?

ainsi, affirmer ou sous entendre que le mouvement vert constituerait un lobby au service du capitalisme me semble constituer un contre sens, je dirai plutot que c ’est ce dernier qui essaie de pervertir les valeurs écologistes originelles, afin de les incorporer dans les lois du marché.Ceci alimente le concept de croissance verte, qui est une aberration, car ces deux termes sont selon moi antinomiques.cette idée n ’emane pas du courant écologiste, mais plutot d ’acteurs économiques et financiers sans scrupules, ou de partis politiques qui leur sont acquis.ainsi, le parti dominant prétend oeuvrer pour la protection de l’environnement et voudrait se pésenter comme le représentant de cette cause, mais cette démarche est bien sur hypocrite et peu crédible, et s ’inscrit uniquement dans une stratégie électorale.
enfin, ne croyez vous pas qu’il existe au moins autant voire plus de résistance que d ’adhésion des lobbys financiers à la conversion écologique de l’économie ?

les écologistes ne sont ils pas aussi les défenseurs d ’un approfondissement de la démocratie, dans la mesure ou ils soutiennent le développement de la démocratie participative, qui ne doit pas se substituer à la démocratie représentative,mais la compléter afin de renforcer la vitalité de notre systéme démocratique ?Ainsi, le mouvement vert est certainement un de ceux qui sollicite le plus le peuple , par différens moyens, pour que celui ci puisse s ’exprimer sur un certain nombre de débats qui structurent la vie politique.

il me semble en effet que ce courant de pensée aspire à une démocratie nettement plus vivante et effective, que les représentants du pouvoir actuel, qui se prévalent d ’incarner la souveraineté populaire, ce qui est le cas formellement, mais beaucoup moins dans les faits,ne serait ce qu’en raison d ’un mode de scrutin qui n ’est pas réellement démocratique

en effet , est il acceptable qu’un parti ayant recueilli tout au plus un tiers des suffrages
exprimés, et donc a peine un sixième des suffrages des inscrits,détienne une préemminence aussi nette à l’assemblée nationale ?

pour en revenir au thème de l article et plus spécifiquement à son titre, je dirai bien sur qu’il est considérablement exagéré.

a partir de quelques dérives du mouvement écologiste, vous prétendez que nous sommes sous la menace d ’un fascisme vert ;ce point de vue est souvent exprimé par les contempteurs de ce courant de pensée.la focalisation croissante des médias sur le thème de l’environnement, ainsi que les conseils prodigués de manière récurrente aux citoyens afin qu’ils réduisent leur empreinte écologique, constitue leur argument majeur, car ils assimilent cela à un endoctrinement au service d ’une pensée unique et à une culpabilisation de l’individu qui vise à mieux l’asservir à cette nouvelle idéologie.

dans la mesure ou le fascisme consiste a faconner un homme nouveau par le bais de diverses méthodes telles que la propagande et l’endoctrinement, la thèse du fascisme vert pourrait au premier abord paraitre séduisante, pour ceux ou celles qui sont dubitatifs vis à vis des finalités véritables du mouvement vert ;

ceci dit,il ne faudrait pas oublier que le fascisme rejettait par essence la démocratie et les institutions l’incarnant ?est ce le cas des écologistes, nonobstant l ’action de greenpeace hier qui est bien sur instrumentalisée par les partisans de la thèse de la dictature verte ?

de plus, le fascisme se caractérisait par l ’expression d ’une haine vis à vis de certains groupes sociaux ou ethniques, la encore est ce la caractéristique du courant de pensée écolo ?vous me rétorquerez, en prenant l ’exemple de son représentant le plus médiatisé, et charismatique que ses propos semblent justement refléter une aversion pour le peuple.or, je pense que ce terme est quelque peu excessif, l’on peut plutot parler d ’une tendance à mésestimer le peuple en raison d ’une vision trop élitiste de la société.je ne l’approuve pas bien sur, mais est ce comprable à une haine exacerbée amenant les pires atrocités et exactions, comme cela fut le cas des fascismes allemands ou italiens ?

de plus, bien qu’etant la figure emblématique des verts , il n ’est pas réellement représentatif de l’etat d ’esprit qui les anime, contrairement à mon avis à une personne comme cécile duflot qui ne me parait pas se caractériser par une attitude méprisante et culpabilisante envers le peuple.

enfin, il est réducteur de résumer le courant de pensée écolo à la défense de l’environnement, car il s ’inscrit dans un projet beaucoup plus global de refondation de la société et il s ’avére porteur d ’un "programme nettemnt plus complexe que la vision simpliste véhiculée par ses pourfendeurs, selon lesquels il incarnerait une pensée archaique et réactionnaire ;

en effet, il me semble qu’il est plutot synonyme de modernité,et qu’il constitue un laboratoire de transformations économiques socales et culturelles potentielles, suceptibles de faire émerger une conception plus qualitative du progres, alors que celui ci continue à se résumer encore trop souvent à l’elevation des niveaux de vie et à la croissance du pib, dont on percoit bien au quotidien qu’ils ne contribuent nullement à notre bonheur et à notre bien etre.


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