« Fascisme » est un terme inadéquat. Je préfère lorsque l’auteur parle de « religion ». Car les dogmes sont effectivement légion en terre écologiste.
On a pu voir récemment comment les verts ont défendu le GIEC. Ils le font envers et contre toute évidence, en véritables dévots. Ils le font quelquefois avec un cynisme éprouvé : le jeu en vaut la chandelle ; la « défense de la planète » vaut bien quelques mensonges. Ce choix n’est pas à l’honneur de leur combat. Il mène tout droit à l’obscurantisme. Ou aux travers de l’avant-gardisme : « les populations sont ignorantes ; elles ont besoin de messages simples et puissants que seule peut produire une avant-garde éclairée ». En instrumentalisant la science et en propageant la peur, les écolos sont en train de commettre une erreur historique. Peut-être, pourtant, ne faut-il pas désespérer. Là comme ailleurs, c’est surtout l’intelligence qui fait le plus défaut à la politique.
Concernant l’action de Greenpeace à l’assemblée, je suis entièrement d’accord avec l’auteur. Greenpeace est un mouvement hautement contestable. L’origine de ses subsides entache la probité de ses actions et détermine les cibles que l’association se choisit. Comment un écologiste sincère peut-il accorder le moindre crédit à cette organisation, quand bien même elle conforterait son combat et ses convictions ? Une fois encore, plutôt que de verser dans ce qui ressemble de plus en plus à une foi manichéenne, les verts devraient s’employer à balayer devant leur porte.
Une dernière remarque (qui vaut d’ailleurs pour ce qu’est véritablement Greenpeace : un lobby subventionné par l’argent de multinationales) : la source du problème est l’accumulation abusive des richesses et des énergies par de grands groupes privés, leurs administrateurs et leurs cadres dirigeants. Soyons honnête : le mouvement écologiste s’est montré capable de dénoncer ce qui relève d’un pillage systématique. Mais par opportunisme, il est également capable de se rallier. Le capitalisme vert, le marché du carbone (absolument inique !), l’ultra-individualisation des gestes écologiques (qui permet de ne pas s’attaquer au coeur du système) et en France, la critique très timorée de la présidence Sarkozy (le nouveau « sauveur » de la planète) sont autant d’épines qui poussent sur le rameau des verts. Europe-écologie réunit à ce titre des voix très discordantes.
Personnellement, je crains que les verts ne dérivent lentement mais sûrement vers une pratique du pouvoir digne du Prince de Machiavel. L’europe étant très majoritairement conservatrice, « l’urgence » disqualifie l’alternance politique. Alors, on y va des « chartes », des conférences et des Grenelle de l’Environnement. On s’adapte à l’environnement des droites.
Bien entendu, les militants verts les plus sincères ne sont pas sur cette ligne. Mais ils ne semblent pas encore avoir perçu les dangers et la portée de cette realpolitk que leurs dirigeants mettent en oeuvre. Espérons qu’ils se réveillent !