La fin du socialisme, ce serait un parti démocrate à l’américaine.
Le salut du socialisme, ce sera d’affronter son décalage patent avec l’évolution de nos sociétés.
Durant les vingt dernières années, l’élite du PS (moulée à l’ENA) a tranquillement migré vers une position de centre-gauche, voire de centre tout court, délaissant toute critique de l’économie capitaliste.. Or, durant cette même période, le capitalisme s’est considérablement durci :
- chaque fois qu’une richesse est produite, une part de plus en plus plus importante va au capital, moins importante au salariat ; une tendance qui ne s’est jamais infléchie depuis 25 ans ;
- d’un capitalisme industriel, on est passé à un capitalisme financier, si puissant qu’il échappe à la régulation des Etats ; si sûr de lui qu’il ne fait plus mine de cacher sa face la plus sombre ;
- il n’y a même plus besoin de corrompre les officines publiques, elles sont, par les accointances de ceux qui les dirigent, partiales à la source ; le scandale de l’OMS et de l’industrie pharmaceutique n’en est que l’exemple le plus récent.
Bref, face à un capitalisme décomplexé et souverain, la majorité des dirigeants du PS a durant deux décennies déconstruit tous les moyens de le combattre, ridiculisant ceux qui (j’en suis) dénoncent depuis longtemps l’injustice érigée en système.
Le problème aujourd’hui, c’est qu’à force de perdre des parts dans le partage des richesses, les gens se sont bel et bien appauvris. On troque, on achète de l’occasion, on se débrouille comme on peut. Pendant ce temps, il y a encore des socialistes pour se demander pourquoi la population n’y croit plus... S’il n’y avait pas les élus locaux, les socialistes des villes et des régions, qui montrent quotidiennement un tout autre visage du parti, le PS serait en perdition.
Et encore, on a réellement frôlé le pire : le blairisme, qu’a bien failli transposer en France Ségolène Royal ! (ouf...)
La nouvelle direction manque encore de talents communicatifs, mais au moins, elle dessine un changement d’orientation politique. Décomplexée sur son flanc gauche, ce qu’incarne Benoît Hamon. Je lui souhaite bonne chance ! Après tant d’années perdues, la route sera longue, le combat et la reconnaissance, très difficiles.