Chère Arcane,
Comme je l’avais expliqué dans le premier article, et sans prendre position sur la question (d’ailleurs), les minarets ne sont pas, ce que je rappelle encore une fois ici, des formes traditionnellement attachées à la pratique du culte musulman. De nombreux spécialistes, dont certains sont musulmans, l’ont rappelé ces derniers jours. Ce en quoi cette idée de discrimination est absolument hors propos.
Ce pourquoi tu ne risques pas de me lire déplorant une inéquité. En gros, cette décision m’indiffère complètement. Je me contente juste de l’analyser.
En revanche, les Suisses (qui, probablement, ne sont pas tous protestants) se sont exprimés sur leur volonté à eux, attachée à leurs propres options. Ce n’est pas moins respectable. D’autant que, combien de fois faudra-t-il le rappeler, la construction de mosquées n’est pas remise en question chez nos voisins helvètes...
Ensuite, je n’appelle pas à un référendum en France sur le sujet, et la France laïque a exprimé qu’elle s’y opposerait.
La question pour moi est celle que pose mon titre, pas une autre l’intégrisme en Suisse, conséquence ou cause de la votation ?
Quant à Edwy Plenel, sa façon d’interdire la parole à Elisabeth Lévy en dit long sur sa conception de la démocratie, comme elle le lui a fait remarquer. Et elle a parfaitement raison : il refuse le débat, le simple débat entre confrères.
Qui plus est, sa morgue et sa suffisance sont absolument détestables.
Quant à l’identité nationale, il me semble au contraire urgent de définir et poser ce que la République française défend de valeurs et de projets. Les religions avec un « s » ont toute latitude et existent en France sans aucun problème à partir du moment où la laïcité n’est pas remise en question. Il serait mensonger de prétendre le contraire.
Uiliser l’épithète « pluriel » rassure peut-être, mais ne fait que constater.
L’extrême-droite s’excite sur ces thèmes, mais les Français préfèrent discuter sereinement ou passionnément dans les cafés. Pourquoi vouloir les en empêcher ? Plenel est tout sauf démocrate. Et ce mépris attise précisément la violence de l’extrême-droite, par définition antidémocratique. C’est ce que tu ne sembles pas comprendre.