Avant d’écrire cet article (et quelques autres dans la rubrique religion) j’ai relu la Crise du monde moderne, de Guénon. J’ai été déçu.
Guénon est tellement étranger au monde occidental, qu’il s’est finalement converti à l’Islam. Certes, il s’agit d’une quête spirituelle, dans la tradition Soufi, très respectable en elle même.
Mais nous ne sommes plus à la même époque. Ajourd’hui, l’Islam frappe à la porte du monde occidental, mais pas de la même manière.
Le monde Occidental, depuis Guénon, a continué à se dégrader spirituellement, et aboutit à l’impasse que nous connaissons. De ce point de vue le diagnostic sévère de Guénon est juste (mais il n’est pas le seul à l’établir)
En revanche, la piste que nous propose l’oeuvre et la vie de Guénon, n’est pas acceptable, selon moi. L’Islam règle les problèmes en prônant une « soumission » totale à Dieu, un renoncement au libre arbitre.
J’ai essayé de dire, dans l’article « De la Cité de Dieu au village global », consacré à Saint Augustin, ainsi que dans deux autres articles, l’un sur le marxisme, l’autre sur le Calvinisme, que l’Histoire de l’Occident était celle d’un mystère, celle de la contradiction apparente entre le Libre Arbitre et la Toute puissance de Dieu.
L’Islam se débarasse de ce mystère, tout comme le marxisme (par le déterminisme matérialiste) ou comme le calvinisme anglo-saxon (par la prédestination). La question n’est-elle pas de trouver des ressources « en nous » (c’est à dire au coeur de notre propre civilisation) pour surmonter notre crise spirituelle et morale ?