L’article de JP Bedol me semble plein de confusions : il met sur le même plan des propositions qui ne le sont pas du tout.
Première confusion : distinguons problèmes scientifiques et problèmes philosophiques. Les seconds portent sur la cause absolue de tout ce qui est. C’est : pourquoi y-a-t-il de l’être plutôt que du néant ? Indépendamment de toute religion, cette question là est légitime et je ne vois pas comment la science pourrait y répondre. D’où vient l’existence ? La science, elle, peut tenter de répondre à la question du comment, ou si on préfère à la question des transformations. Est-il possible que de la matière inanimée puisse naître une cellule vivante ? Et comment, à partir de la première cellule vivante, est-on parvenu à l’homme ?
Deuxième confusion : le rapport à la vérité de la Bible et le rapport à la vérité d’une thèse scientifique. Le texte biblique en effet a un sens symbolique. Les histoires qu’il raconte ne sont pas à prendre au pied de la lettre. C’est leur signification profonde qui vise la vérité, non leur détail. Vous êtes-vous déjà interrogé sur la vérité des fables de La Fontaine ? Cf. « Le corbeau et le renard » ; « Les animaux malades de la peste »... Et pourtant, je vous assure que ces fables sont profondément vraies ! La science, elle, cherche la confrontation de ses hypothèses avec l’expérience ; un texte scientifique n’a pas le même statut qu’un texte religieux.
Il existe des savants croyants, parce qu’il n’y a aucune contradiction entre le fait de croire en un Dieu créateur et le fait de soutenir l’évolution des espèces.