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Commentaire de J. GRAU

sur Créationnisme : arnaque ou réalité ? (2eme article)


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Jordi Grau J. GRAU 10 décembre 2009 21:01

A Wald_Original :


Lisez une quatrième fois la Bible, et en particulier le chapitre II de la Genèse, dont voici les versets 18 et suivants : « Yahvé Dieu dit : »Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui assortie.« Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l’homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l’homme lui aurait donné. » (traduction Bible de Jérusalem, édition Desclée de Brouwer)

A l’ami des tordus :

Aujourd’hui, même les prêtres catholiques (comme ceux qui ont traduit la « Bible de Jérusalem ») admettent généralement que la Torah n’a pas été écrite par Moïse ou, plus généralement, par un seul auteur. Les différences de style, le fait que Dieu soit tantôt appelé YHWH, tantôt elohim, montre qu’il y a vraisemblablement plusieurs auteurs, appartenant à deux ou trois traditions différentes. Cf. l’article Genèse, dans Wikipedia :

"La Genèse dans les études académiques [modifier]

Démarrant véritablement avec Spinoza, l’« étude du texte par le texte », autrement dit l’exégèse critique, doute de l’attribution de la Genèse au seul Moïse. Commençant par relever des post-mosaïca, elle finit par estimer que le Livre de la Genèse n’est pas l’œuvre d’un seul auteur, mais une mise par écrit de plusieurs traditions orales prédatant Moïse, remaniées et modifiées au cours du temps, peut-être même totalement distinctes et artificiellement fusionnées dans le but d’obtenir une cohésion nationale autour d’« une » histoire commune.

La théorie documentaire classique du XIXe siècle distingue trois couches d’écriture, qu’elle a intitulées :

  • la narration yahviste : Dieu, toujours nommé YHWH, crée l’Homme à son image, mais l’Homme se révèle faible et manque à ses devoirs. Il s’ensuit alors une succession d’Alliances et de ruptures d’Alliance entre Dieu et les hommes, jusqu’à l’apparition des patriarches.
  • la narration élohiste : écrite probablement durant des heures difficiles en Israël, le ton en est plus austère, moins optimiste ; on insiste davantage sur le devoir d’obéissance de l’Homme. C’est le terme elohim qui désigne Dieu dans cette narration.
  • la narration sacerdotale : écrite probablement durant l’exil à Babylone, il s’agit de donner au texte une dimension religieuse plus dogmatique en insistant sur le sens de l’Alliance.

La théorie documentaire moderne du XXe siècle ne distingue plus que deux couches :

  • la couche sacerdotale, surnommée P, qui reprend à quelques nuances près cette catégorie de la théorie classique.
  • la couche non-sacerdotale, surnommée non-P. On considère aujourd’hui qu’il n’est pas possible de déterminer clairement une séparation entre le Yahwiste et l’Elohiste.

Cette théorie considère que dans la majeure partie des cas, les auteurs sacerdotaux relisent, commentent et augmentent le texte non-P."

Aujourd’hui, bon nombre des études académiques sur la Bible et la religion en général sont menées dans les Facultés de Théologie, indifféremment par des croyants ou par des non-croyants (agnostiques ou athées).

Donc, comme vous le voyez, les « tordus » sont très très nombreux....


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