A Non666
Je corrige sur l’intention originelle de Giscard d’Estaing juste avant les élections législatives de 1978 (ses premières législatives, avec un courant de gauche porteur dans les sondages malgré la rupture de l’union de la gauche au sommet) : il visait uniquement le centre droit hétéroclite (en gros, radicaux, démocrates-chrétiens et libéraux) dans le but d’avoir une formation aussi importante que le RPR (il a réussi son pari en mars 1978) et dans le but également de s’affranchir éventuellement du RPR pour faire une alliance avec le PS (mais Mitterrand a toujours refusé par obsession stratégique, finalement gagnante en 1981 ; cela aurait pu être différent avec Mauroy ou Rocard à la tête du PS car beaucoup de socialistes avaient une tradition anticommuniste).
Ce n’est qu’après son échec que Valéry Giscard d’Estaing a proposé l’objectif d’un gouvernement soutenu par plus de 65% des Français, qu’il expose dans son livre « Deux français sur trois » publié en 1984 (ISBN 2080646613), bien après la création de l’UDF.
L’UDF n’avait pas vocation à rassembler au-delà du centre sur sa gauche mais à être un éventuel partenaire pour une coalition de type troisième voie (stratégie qu’avaient proposée Gaston Defferre en 1965 et François Bayrou en 2007).
L’expérience montre cependant que les étiquettes UDF et RPR n’étaient plus un élément distinctif pour l’électorat (les clivages sur l’économie, l’écologie, l’Europe, la décentralisation, la peine de mort etc. étant transpartis), ce qui a encouragé idéologiquement la création de l’UMP. L’UDF n’a de signification que pour un électorat de centre droit relativement âgé, ce qui restreint la « part de marché » et l’intérêt de la « marque » UDF.
Cordialement.