Encore un article bien intentionné qui ajoute à la
tension religieuse.
Dès la première ligne ce texte participe à la
confusion ambiante : il établit sans réserve un lien entre la xénophobie et
l’islamophobie, également considérées comme des « dérapages ».
J’ai déjà dit ailleurs que Sarkozy, qui cherche à
récupérer Camus, ferait mieux de demander à ses ministres de le lire. Camus
disait que « Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde ».
Il faut, pour les mal-comprenants, préciser que "BIEN nommer les chose
c’est RETIRER du malheur au monde".
La langue française dit parfaitement ce qu’est
l’islamophobie : l’islam fait peur et il entraîne en conséquence de l’aversion
pour cette religion. Il faut donc chercher pourquoi il fait peur, et que faire
pour qu’il cesse de faire peur.
Quand des islamophobes se laissent glisser vers la
musulmanophobie, c’est-à-dire vers la haine des musulmans, ils se trompent
gravement. Il faut combattre très fermement ce dérapage, bien réel celui-là et,
hélas, très répandu.
L’islamophobie est le résultat très logique, et même
selon moi très sain, des nombreuses violences commises dans le monde ces
dernières années. À quoi s’ajoutent, chez ceux qui étudient l’islam, les
sources coraniques de la violence. Ne pas voir cela ne me semble désormais
possible que dans l’aveuglement volontaire.
Les violences commises en France au nom de l’islam
sont, heureusement, encore limitées. Elles s’expriment surtout dans le mépris
de la laïcité républicaine (occupations de rues à l’heure de la prière,
exigence de menus islamiques dans les cantines des écoles, de financement
public des mosquées…) ou dans le mépris de la femme (niqabs et burkas, piscines
séparées…).
C’est en exigeant que soit mis fin à ces mépris que
les musulmans pacifiques se feront respecter et apprécier. Ils doivent le faire
AVEC les plus fermes défenseurs de la laïcité - comme, par exemple, ceux qui
s’expriment dans Riposte Laïque - pas en attendant toujours plus de démission
de la part du gouvernement et des partis « de gauche » (lesquels
masquent dans la complaisance envers l’islamisme leur renoncement à lutter
contre l’économisme).
Est-ce suffisant ? Je ne le crois pas. Les dernières
décennies ont clairement montré que la violence religieuse prend sa source dans
la croyance en une « volonté de violence de Dieu » chez tous ceux qui
composent l’ensemble monothéiste. La pérennité de cette croyance n’est pas
fatale. Elle peut être rejetée DE TOUTES les religions. Comme les croyants
pacifiques des autres religions, les musulmans pacifiques doivent exiger
qu’elle le soit.
J’ai tenté de monter cela dans quatre textes au moins
publiés sur ce site (on y accède très vite en tapant agoravox pierre regnier
dans une fenêtre de recherche). Mais je voudrais aussi attirer l’attention sur
un texte plus ancien qui, en 2010, sera plus que jamais d’actualité : "La
Décennie « au profit des enfants du monde » va finir en
catastrophe« . C’est ici :
http://www.centpapiers.com/la-decennie-au-profit-des-enfants-du-monde-va-finir-en-catastrophe/1633/comment-page-1/