Ce que vous ne lirez dans aucun article parmi la foultitude de ceux écrits par les libéraux qui, curieusement, se sont mis brusquement à s’intéresser à l’écologie :
Le monde manifeste pour que Copenhague soit un succès
De l’Australie à la France en passant par les Etats-Unis, les
militants écologistes et altermondialistes crient haut et fort leur
souhait de voir les responsables politiques prendre de vrais
engagements pour le climat.
Des écoliers participent à une manifestation pour le climat dans le sud de Durban, Afrique du sud (AFP)
Des dizaines de milliers de personnes ont
manifesté, samedi 12 décembre, pour réclamer un accord
ambitieux et contraignant sur la lutte contre le réchauffement climatique, à travers le monde et à
Copenhague, où la police a procédé à plusieurs centaines d’
interpellations.
Au moins 30.000 personnes, selon la police, une centaine de milliers
selon les organisateurs, ont défilé dans le froid dans la capitale
danoise, en marge de la Conférence des Nations unies sur le climat,
chargée d’aboutir d’ici vendredi à un accord pouvant entrer en vigueur
le 1er janvier 2013. Pour
Connie Hedegaard,
présidente danoise de la conférence, la mobilisation croissante sur le
climat à travers le monde, illustrée par ces manifestations, a
contribué à rendre « le
prix politique » d’un échec à Copenhague très élevé.
Des interpellations sans visibilité
Les incidents dans la capitale danoise se sont produits peu après le départ du cortège, quand un groupe de
300 manifestants, entièrement vêtus de noir, ont brisé des vitrines à coups de pavés et de marteaux. Des policiers
anti-émeutes
sont aussitôt intervenus sans ménagement. Au total, la police a annoncé
l’interpellation de 600 à 700 personnes, essentiellement selon elle des
membres « des
Blacks Blocs », ces groupuscules ultra-violents qui s’étaient notamment illustrés au sommet de l’OTAN à Strasbourg en avril. La coalition
Climate Justice Action
(CJA), l’un des organisateurs de la manifestation, a dénoncé les
conditions dans lesquelles des centaines de militants ont été
interpellés « sans distinction », soulignant qu’une centaine d’entre eux
« étaient toujours retenus dans la rue samedi soir »menottés et
maintenus en position assise malgré le froid extrême". Parti du
Parlement, le cortège, plutôt bon enfant, a pris la direction du
Bella Center,
site des négociations, où une scène avait été dressée pour accueillir
les orateurs prévus, avant une veillée aux chandelles avec la
participation de l’ancien archevêque sud-africain du Cap, Desmond Tutu.
Altermondialistes et écologistes s’unissent
Près de 3.000 personnes, pour la plupart en imperméable bleu ciel,
avaient formé un premier rassemblement dans la matinée à Copenhague à
l’appel des
Amis de la Terre,
qui entendaient former des « marées bleues » pour la "justice pour le
climat« . »Aujourd’hui, nous descendons dans les rues pour demander
réparation de la dette écologique en faveur du Sud", expliquait Lidy
Nacpil, militante philippine de la J
ubilee South Coalition
à Copenhague. « On ne peut pas continuer à se dire : »On a du temps« », a
estimé la chanteuse béninoise Angélique Kidjo. "Il y a des rivières qui
s’assèchent en Afrique, des cours d’eau où on peut marcher comme on ne
l’avait jamais fait avant. C’est maintenant ou jamais", a-t-elle
ajouté. Pour la première fois dans l’histoire de la diplomatie
climatique, née en 1992 avec l’adoption de la Convention de l’ONU, le
mouvement
altermondialiste s’est rapproché des organisations environnementales. L’eurodéputé français
José Bové,
figure de l’altermondialisme, a expliqué être venu à Copenhague pour
« lier justice climatique et justice sociale » : "Aujourd’hui, il n’y pas
de coupure entre le combat contre le réchauffement climatique et le
combat pour un autre monde".
Les cinq continents sont dans la rue
Mais la mobilisation pour le climat ne s’est pas uniquement illustrée à Copenhague. La région
Asie-Pacifique,
qui abrite de nombreuses îles particulièrement vulnérables au
réchauffement, avait donné le coup d’envoi des manifestations. Quelque
50.000 personnes, selon les organisateurs, étaient descendues dans les
rues en
Australie. A
Manille, quelques centaines de personnes ont défilé en rouge, arborant des bandanas vantant l’énergie solaire. A
Hong Kong ou
Djakarta, mais aussi au
Canada,
des rassemblements de quelques centaines de manifestants se sont
également tenus pour réclamer une action énergique contre le changement
climatique. La
France n’a pas été en reste grâce des
manifestations organisées par le réseau « 350 », qui ont rassemblé
quelques centaines de personnes, notamment à Paris, Marseille, Lille,
Bordeaux et Lyon. Seules quelques dizaines de personnes se sont
rassemblées à Genève.
L’arche de Noé, symbole d’espoir
A
Washington, quelques dizaines de manifestants groupe
Avaaz.org ont édifié une arche de Noé en bois portant l’inscription «
Climat Plan B, »
en référence au patriarche biblique, unique juste sauvé du Déluge, qui
emmena sur un bateau un couple de chaque espèce animale. "L’arche est
l’ultime symbole d’espoir« , a déclaré un révérend de Washington,
Derrick Harkins. »Nous avons, en tant qu’êtres humains, les outils pour sortir de la crise", a-t-il ajouté.