Non runga ce n’est pas le même celui de clichy est très récent, mais le votre vous avez beau nous embrouiller voilà les faits :
Eskander brouille les pistes. Sa balade sanglante a commencé comme un
fait divers emblématique, calibré pour l’époque et pour la banlieue
nord : vendredi 4, 16 heures, l’attaque antisémite devant une école
talmudique au cri d’« Allahou akbar », Allah est grand, suivie de menaces
à l’encontre de deux autres étudiants juifs portant kippa. Israël
Ifrah, 19 ans, durement frappé au thorax, sera opéré en urgence et
recevra le soutien de Chirac, Raffarin et Villepin. Suivent, à 21h10,
l’attaque loupée d’un lycéen, à quelque 500 mètres de l’école juive, au
cri de « Qu’est-ce que vous avez contre les musulmans ? », puis, à 21h30,
celle d’un homme d’origine haïtienne blessé à l’omoplate. A 21h55, avec
Mrire, d’origine algérienne, il retourne sa veste et hurle : « C’est pour
vous, les musulmans ! » A 4h40 du matin, rebelote. Ruis Fernandez,
Portugais, sort ses poubelles et se prend un coup de couteau dans le
blouson. A 5h15, c’est le tour de Bernardo Pandupy, d’origine
guinéenne, qui subit une estafilade au cou et une blessure à la cuisse,
et s’entend dire « Bissimi Lahi », au nom de Dieu. A Marcel Cadoux, le
lundi soir, Eskander se contentera d’un surprenant « Vous êtes toujours
aussi grognon ».
S’il opère à visage découvert, les portraits-robots se contredisent,
les suspects défilent, l’enquête piétine et l’angoisse se diffuse dans
la ville. Jusqu’à l’arrestation du mardi, sous l’œil d’une caméra, de
ce grand bonhomme lent, presque immobile, incertain. Eskander est
français d’origine algéro-tunisienne. Si les enquêteurs ont trouvé dans
son appartement un drapeau de fortune où était inscrit « Allahou akbar
», il ne présente pas les traits d’un islamiste radical.