Tous les ans à la même période, il y a la bousculade
dans les magasins pour les achats de Noël et ... la désormais
traditionnelle grève de Noël dans les transports en commun parisiens.
Joies du passage au « service d’hiver » et les ultimatum de Sud-Rail.
Souvenons nous, l’an dernier, la Gare Saint Lazare avait été bloquée pendant un mois et même fermée.
A nouveau en grève cette année, les conducteurs de RER A et B de la
RATP oublient de mentionner quelques éléments privilégiés mis en
exergue récemment par la Cour des comptes dans un de ses rapports :
Entre 2001 et 2007, le salaire moyen annuel brut à la RATP a augmenté de 18,65% soit une augmentation moyenne de 3,1% par an.
Un conducteur gagne après 16 ans de carrière en moyenne 2570 euros bruts par mois quand le salaire moyen brut des salariés Français est de 2661 euros bruts par mois (source INSEE).
En
2007, « 32,4 millions d’euros (+110 % par rapport à 2006) » de primes
ont été distribués aux agents soit un montant brut par agent de 680
euros.
L’âge
moyen de départ en retraite constaté à la RATP est de 53,7 ans contre
une moyenne de 61 ans pour les salariés du régime général.
Toujours selon la Cour des comptes, le coût des retraites
est en grande partie pris en charge par la collectivité française :
« la subvention d’équilibre d’Etat, qui a dépassé 50% des ressources de
la caisse autonome des personnels de la RATP en 2007, atteint 56,7% en
2008 et devrait s’alourdir encore à l’avenir ».
Le
temps de conduite moyen annuel par agent dans le réseau RER est de 449
heures par an à Paris en 2005, contre 1217 heures à Berlin.
Le
temps de conduite par jour et par conducteur effectif est de « 2 heures
50 mais de 3 h 39 en y incluant le temps dit de retournement des
matériels et 4 h 13 en y incluant le temps de garage et de dégarage ».
Les 42 582 agents de la RATP ont pour la plupart (98,7%) un statut qui leur garantit l’emploi à vie et 80% à 98% des conducteurs sont en grève ces derniers jours.
Toutes ces données proviennent exclusivement du dernier rapport de la Cour des comptes sur la RATP.
Pour autant, les revendications sont : « Non à la
privatisation ! Monopole public RATP/SNCF sur les transports urbains
d’Ile-de-France ! » Monopole que la RATP doit conserver jusqu’en 2039 !
Mais surtout, les grévistes demandent une prime de 150 euros dont 30
euros variables. La direction de la RATP a proposé une prime de 100
euros. Proposition refusée par les syndicats Sud RATP et consorts.
D’autres raisons valables de bloquer les franciliens à la veille de
Noël ?