Au nom du 11 septembre...
Les démocraties à l’épreuve de l’antiterrorisme
Depuis
les années 1990, et surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001,
les États-Unis et les États de l’Union européenne ont multiplié les
initiatives pour répondre aux menaces du « terrorisme islamiste » :
durcissement des législations, renforcement de la coopération
antiterroriste internationale, actions ouvertes ou clandestines violant
souvent le droit international. Et les effets de sidération produits
par des attentats spectaculaires et meurtriers ont largement inhibé
l’attention critique des citoyens face aux autres menaces que la
plupart de ces initiatives font peser sur les démocraties.
C’est
de ce constat qu’est né ce livre collectif, destiné à un public large.
Réunissant les contributions d’une trentaine de spécialistes européens,
universitaires et journalistes, il propose un ensemble sans équivalent
d’informations et d’analyses. Elles montrent à quel point la lutte
antiterroriste est devenue centrale dans la nouvelle géopolitique
mondiale et la vie politique des États démocratiques. Et comment les
acteurs en charge de cette lutte (législateurs et politiques,
magistrats, services de police et de renseignements, militaires)
façonnent un monde d’opérations militaires, d’extension de la
surveillance, de pratiques d’exception et de désinformation.
Cet
ouvrage permet ainsi de mesurer le chemin parcouru par les démocraties
occidentales pour limiter les libertés des uns au nom de la sécurité
des autres. Un chemin aussi contestable au plan éthique et politique
qu’en termes d’efficacité, puisqu’en clivant les sociétés, ces méthodes
encouragent souvent la violence qu’elles prétendent combattre.