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Commentaire de sisyphe

sur La faute de Madame Berra : « Quand j'entends « cathédrales » je sors ma laïcité... »


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sisyphe sisyphe 26 décembre 2009 10:11

En somme, je fais la différence entre l’Etat (ou République) et le pays réel, sans pour autant donner à cette expression un sens maurrassien.

Ben oui, mais si quand même !

Armand, tu ne cesses de te référer à une sorte d’inconscient collectif français, qui aurait été définitivement marqué du sceau des « valeurs » et, en tout cas, des préceptes chrétiens.

En somme, ce postulat opère deux scotomisations :

-l’une c’est que, pour le peuple, la religion n’a été, le plus clair de la durée de son influence, essentiellement qu’une oppression, une source d’interdictions, de tabous, et une domination de la caste religieuse, le plus souvent mêlée et compromise avec le pouvoir, sur le peuple soumis et surveillé. Pas de quoi conserver, dans « l’inconscient collectif », des « valeurs » particulièrement exemplaires et pouvant servir de guide, si ce n’est au surmoi, sous la forme d’interdits.

-l’autre, c’est que, justement, en réaction à cette oppression, à cette domination, à ce système d’asservissement, le peuple français a réalisé la révolution, pour mettre fin aux privilèges des castes dominantes, DONT l’église (le Roi étant de droit divin).

S’il est donc quelque chose d’inscrit dans l’inconscient collectif des français, c’est bien cette révolte, cette révolution contre un ordre établi oppressif et répressif, fondé sur les privilèges et l’injustice.

Alors, certes, ensuite, l’histoire a connu encore des soubresauts, avec l’empire, la Restauration, etc, mais le processus était enclenché qui a mené à la République, puis à la République laïque.
Il en a fallu des combats, des luttes, des morts, pour arriver à ce résultat ; et ce sont ces combats, ces luttes, qui se sont inscrits dans l’inconscient collectif français, comme on a pu le constater plus tard, lors de la Commune, puis en 36....

Alors, quand tu parles de l’inconscient collectif français, et de ses valeurs, tu ne peux pas te permettre l’impasse sur ces bouleversements capitaux, et faire comme si le peuple français en était resté à Louis XIV ou Louis XVI ; c’est lui dénier son histoire, son identité, sa capacité de révolte, son désir de justice, et sa capacité de lutte.
C’est une malhonnêteté.

C’est du Maurras, c’est de la réaction. .


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