@ Emile Mourey
« Proximus collis », la colline très proche du « mont » de Sanvignes, voici le mot clé ! C’est la colline sur laquelle il avait disposé ses troupes le jour précédent, lors du coup de main manqué. Il l’appelait également : « proximus collis » (I,22).
César est donc revenu dans cette grande clairière autour de l’oppidum de Sanvignes. Il va trouver ici le champ de bataille qu’il lui faut. Il connait le terrain, ses légionnaires aussi. Afin d’éviter toute confusion dans la compréhension de ses ordres, il a pris soin, en bon militaire qu’il était, de baptiser d’un mot précis et immuable les deux hauteurs qui sont pour lui les deux points forts du terrain :
• “mons”, c’est la colline de Sanvignes (cote 408,8)
• “collis”, c’est le mont Maillot, considéré dans sa ligne de crête qui de la colline de Sanvignes court en arc de cercle au-delà des Teuffaux vers le sud, avec au milieu, le point haut de Ceurnay (cote 332).
Si nous insistons sur le moindre détail de l’affaire de Sanvignes, ce n’est pas dans un vain souci de minutie, mais c’est bien parce que, pour la première fois peut-être, il est possible de voir très exactement sur le terrain le déroulement d’une bataille antique comme sur un écran de télévision.
Le passage ci-dessus de votre article démontre une certaine incohérence de votre part en ce qui concerne le mot « collis » que, pour le besoin de votre cause traduisez par colline mais que vous refusez pour les Côtes de Clermont dans votre commentaire que je reproduis ci-dessous :
J’ai lu votre lien. Permettez-moi de vous dire que tant vous traduirez le mot « collis » de César par colline et non par versant, vous n’aboutirez qu’à embrouiller la question. La langue latine est une langue qui suit une pensée. Lorsque, dans son ouvrage De lingua latina Varron écrit : posteaquam proxuma superiora loca colere coeperunt, a colendo colles appellarunt, on comprend très bien comment les habitants qui cultivaient la plaine ont progressivement étendu leurs cultures sur les versants « colles ».
Pas très cohérent tout cela à moins que je n’aie rien compris, ce qui est fort possible !