Sans vouloir jouer dans la cour des experts de
l’économie, j’ai la nette impression que la théorie de Paul Jorion
est bâtie sur du vent. Il ne fait même pas l’effort d’échafauder
de nouvelles hypothèses à partir de situations réelles, il se
contente de re qualifier les situations réelles pour y coller sa
théorie. C’est à la limite de l’escroquerie.
La Banque qui reçoit les dépôts de
ses clients, n’est ni propriétaire, ni gérante de ces dépôts, et
elle ne peut donc en disposer qu’avec l’accord express des déposants.
Dans la plupart des cas ou les déposants consentent à « placer »
une partie de leur avoir, les crédits que la banque consentira à
l’un ou l’autre de ses clients, ne seront pas financés par ces
placements, ni par les comptes courants. De ce fait, les crédits
accordés par les banques, doivent être financés par la banque
elle même, et non par sa clientèle.
La réserve légale de garantie, qui
est apparemment descendue à 5% des avoirs disponibles de la banque,
à une face officielle, et une face officieuse. La face officielle
est que la banque à l’obligation de garantir les dépöts clients,
en déposant une partie à la banque centrale, et en l’ occurence on
apprécie combien cette obligation est contraignante. La face
officieuse est que tout dépôt à la banque centrale donne le droit
légal d’ émettre de la monnaie scripturale à hauteur de 95 % du
dépôt de garantie. Il faut noter, qu’il n’y a pas de lien réelle
entre le droit d’émission et les avoirs réels de la banque, et de
fait, il suffirait qu’une banque dépose 20 % de ces avoirs, pour
quelle puisse émettre à concurrence de 380 % de ses avoirs.
Pour que le droit d’émettre de la
monnaie devienne concrètement une émission, il faut un demandeur,
et c’est bien la demande de crédit qui crée la monnaie scripturale.
L’argent-dette est une réalité flagrante, même si elle passe par
quelques subterfuges.
Quand à déterminer, le rapport entre
la masse monétaire réelle et la masse monétaire scripturale, il
est impossible à établir. Le rapport de 9 est purement fantaisiste,
puisqu’il ne s’applique qu’à un droit d’émissions-mères, et ignore
les émissions-filles qui en découle de façon automatique.
Pour conclure, ce qui serait louable,
serait de remettre la monnaie à la seule place qui lui convienne,
une valeur intermédiaire d’échange.