Identité nationale : Nora Berra joue l’indigène de la république contre Pascal Clément en beauf de la République.
Le bide du débat se confirme mais c’est parfois dans les coulisses que le débat se tient !
Face à Pascal Clément beauf de la République qui ne trouve rien de
mieux que de dire « Le jour où il y aura autant de minarets que de
cathédrales en France, ça ne sera plus la France » . Nora Berra
s’oppose en indigène de la République en affirmant : « La laïcité n’est
pas le refus de toutes les
religions mais bien le respect de toutes les croyances. » .
M Clément joue à se faire peur avec des mosquées dans chaque village
car ce n’est pas demain la veille !
Faire peur, tel est la bonne vieille recette de la droite
réactionnaire. Si dans trente ans il y a beaucoup plus de mosquées
qu’aujourd’hui on sera bien toujours en France mais dans une France
sans doute un peu différente. On serait dans une France différente
aussi si les clochards sont partout ! Si les quartiers populaires
pauvres encerclent comme dans les pays du tiers-monde des quartiers
résidentiels riches. Et on ne saurait porter d’avance un jugement sur
ce qui n’est que présupposé. Quand à la réponse de Mme N Berra, elle
ouvre à toute les dérives face à l’emprise du religieux.
On est ici dans le cas typique de deux visions extrêmes, le contraire de l’équilibration des tolérances.
Dans un Etat laïc, Mme Berra, la liberté de religion concerne la
liberté de croire mais pas la pratique illimitée de la religion qui
peut être réglementée pour en circonscrire son emprise. La liberté de
culte n’est pas absolue, mais abondamment réglementée. On parle
d’ailleurs de « police des cultes ». De plus, tout des religions et des
croyances religieuses n’est pas respectable ou à respecter. C’est
fondamentalement ce qui ressort en France de la loi du 15 mars 2004
contre les signes ostensibles d’appartenance religieuse à l’école. Un
modèle de « laïcité-équilibration » qui autorise les signes discrets et
qui interdit les signes ostentatoires. Par contre, M Clément, l’Etat
laïc n’a pas à distinguer entre les religions. Il n’y a pas de religion
officielle en France. Les lois sont uniformes quand à la réglementation
de la liberté de culte . Ce principe d’égalité et de non discrimination
ne signifie pas qu’il n’a pas à voir de près les modalités de
l’exercice des religions par leurs adeptes. Pascal Clément peut
critiquer l’islam tant qu’il veut il ne peut empêcher l’exercice de
cette religion qui souhaite ne plus prier dans la rue mais dans des
locaux, et des locaux dignes et religieux, pas des caves ou des
hangards. Tout au plus pourra-t-il exiger que les minarets soient
discrets. Dans la perspective de la laïcité-équilibration, on pourrait
envisager que soit limitée à
l’avenir l’emprise architecturale des bâtiments religieux, mais de tous
pas
que de ceux du culte musulman.
Il faut dire ici face à Mme N Berra
la signification de l’article 1 de la Constitution qui dit que la France « respecte toutes
les croyances » : il s’agit du respect du droit à croire, et non - c’est heureux ! -
du respect de ce qui est cru, c’est-à-dire des dogmes des différentes religions.
Christian Delarue
Clochers et minarets : Autorisation en équilibration contre emprise
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/clochers-et-minarets-autorisation-66176