• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de samosatensis

sur Mais où diable la bataille des Helvètes a-t-elle eu lieu ? IIème partie


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

samosatensis 30 décembre 2009 00:03

L’inanité des positions soutenues ici éclate de plus en plus, commenter chaque détail de la défense Mourey serait délectable, mais chronophage, je n’en reprend qu’une :

« 2) Donc, vous jugez Strabon incompétent et César imprécis. C’est votre point de vue. Ce n’est pas le mien. Vos épigraphie, toponymie, vestiges archéologiques etc. sont beaucoup plus sources d’erreurs que les textes »
M. Mourey ici avoue qu’il ne connaît absolument rien à la manière d’écrire l’histoire, au développement de la discipline et surtout aux bases de l’histoire romaine, il voudrait pouvoir écrire l’histoire comme le faisait les mauvais auteurs du XVIIe en rêvant sur quelques textes anciens traduits sans méthode et tordus en fonction de ses caprices. Il faut préciser au lecteur qu’entre la fin du XVIIIe et le début du XXe l’histoire antique s’est construite de manière scientifique en intégrant progressivement des « disciplines auxiliaires » comme l’épigraphie, l’archéologie, la papyrologie etc. Le nom d’un grand savant résume ce mouvement, celui de Théodore Mommsen. Bref M. Mourey se coupe de toute recherche rationnelle, libre à lui mais qu’il cesse de faire croire à la valeur de ce qu’il raconte, c’est de la bouillie pour chat.
Et oui en un sens Strabon est incompétent, il n’a jamais mis les pieds en Gaule, il écrit à partir d’auteur d’époques différentes et de quelles cartes pouvaient-ils disposer ? De quelles données ? C’est faire de Strabon un auteur complétement fiable qui est aberrant. Ce qui est terrible c’est qu’il y a de nombreuses erreurs de strabon que M. Mourey ne peut pas réfuter ou nier (orientation des Pyrénées), on lui a déjà signalé, il fait comme si cela ne comptait pas, comme si rien n’avait été dit, que le lecteur qui lirait ses pensum le sache quand M. Mourey affirme quelque chose en général rien ne tient, il le sait, on lui a dit, mais il continue. Mais intérieurement il doit bien se douter combien il est risible de proclamer qu’un géographe qui se trompait sur l’orientation des Pyrénées doit être exactissime pour situer le cours d’une petite rivière de la Bourgogne où il n’a jamais mis les pied et dont il n’a jamais vu de carte.
Multipliez cela par 10, par 100 avec la même irrationnalité, le même manque de logique, de travail, la même outrecuidance et vous avez la substance de ses longs commentaires. C’est un affabulateur qui veut parler des travaux de chercheurs sans lire leur livres, qui prétend traduire du latin en falsifiant le sens des mots, sans aucune cohérence (lire sa pitoyable défense sur castris où l’on voit bien que le sens qu’il donne au mot de césar ne vient pas du texte de césar, de sa logique interne, mais de la localisation a priori qu’il projette). Pour défendre son absurdité sur le murus gallicus, il invoque Vitruve et fait comme si les techniques de vitruve recoupaient la description de césar, que le lecteur aille comparer. Et bien sûr il ignore les faits, qu’on retrouve en de multiples endroits de gaule et particulièrement chez les bituriges de nombreux murs correspondant exactement à la description de césar (non falsifié par son délire) ne l’ébranle pas.


Il est aussi très fort pour répondre à côté de la plaque, dévier l’attention, ainsi quand je lui signale que parler de service d’intendance est anachronique et qu’il faut considérer le ravitaillement de césar en partant des réalités antiques, matérielles, diplomatiques et juridiques, il me répond :
« Vous croyez vraiment que César faisait tout tout seul ? qu’il s’occupait lui-même, personnellement, d’organiser les convois de ravitaillement, de dresser les commandes, de vérifier les livraisons, d’effectuer les paiements.  »
mais où a-t-il vu que je disais une chose pareil ?
Prenons les choses en détail pour faire encore un exemple de ces délires :

«  Que les Eduens se soient entendus avec les Romains quand ceux-ci en ont décousus avec les Arvernes, c’est probable et c’est peut-être lors de ce conflit que leur a été donné le nom d’amis, voire de frères du peuple romain. »

Là M. Mourey fait semblant de m’accorder quelque chose « c’est probable », il mime un raisonnement rigoureux qui pèse le pour et le contre, il apparaît très prudent « c’est peut-être ». En fait il se fout du monde. Je viens de lui mettre le nez dans son ignorance crasse, dans son manque de connaissances, décerner un titre comme « ami du peuple romain » c’est le signe explicite d’un traité. On peut voir aussi comment il biaise la réalité « voire de frères du peuple romain », cela ne serait donc pas sûr ? M. Mourey si prompt à attribuer à Strabon une confiance totale sur un point où aucune confiance n’est possible, se met à douter de données dont la certitude est reconnue par tous. Et sur quelle base ? On ne saura jamais bien sûr, juste de l’audace, une grosse baudruche.
 Continuons :

« Mais si vous me demandez de faire la critique du texte césarien, acceptez au moins que je doute de la façon dont César essaie de justifier son intervention en Gaule en se posant comme protecteur des Eduens. »
J’accepte sauf que mettre en doute un texte, le critiquer, cela se fait avec des règles, avec une méthode, on est plusieurs à vous l’avoir rappelé et vous l’ignorez totalement. Votre doute n’a aucune rigueur car en fait il ne vise pas à dégager une interprétation rationnelle et fondée, c’est juste un mot qui vous permet d’écarter tout ce qui ne colle pas à vos délires.

« Car les faits que relate le texte césarien montre qu’il n’en fut pas ainsi. Qu’a donc obtenu Divitiac après sa visite à Rome ? pratiquement rien ! »
Et la chronologie vous en faites quoi ? Quand diviciac arrive à Rome on est avant le consulat de césar, avant qu’il obtienne sa province, avant qu’il ne tourne ses armées vers la Gaule après avoir initialement planifié ses conquêtes en Illyrie comme le montre la disposition initiale de ses légions. Avec une telle méthode c’est sur vous pouvez montrer que l’invasion de l’urss en 1941 n’était pas possible car le pacte de non agression a été signé en 1939. C’est pitoyable.
En lisant le livre I de césar on voit bien comment il doit justifier ce retournement. Ce serait facile à montrer, il a d’ailleurs mis les arguments de ses adversaires à rome dans la bouche d’arioviste.

«  Et il faut vraiment être bien naïf pour croire aux larmes versées par Divitiac dans les bras de César. Croyez plutôt Dumnorix ! »
et au nom de quoi croire l’un plutôt que l’autre ? Vous n’êtes donc pas capable de comprendre que ni Diviciac ni Dumnorix n’a la vérité sur les éduens puisque la cité éduennes était politiquement divisée. Quels arguments avancez-vous à part vos points d’exclamation ?
 
« Quant aux panégyriques, c’est de bonne guerre de reprendre la formule ancienne quand on s’adresse à un empereur dispensateur de libéralités. »
Plus de trois siècles après ? Vous croyez vraiment que plus de trois siècle après on reprendrait des mensonges de césar pour plaire à un empereur qui n’a plus rien à voir avec lui ? Encore une fois vous ignorez tout du contexte historique et de la méthode. C’est risible, et encore une fois vous adulez strabon qui se trompe sur la place des pyrénées, mais vous refusez d’admettre les faits quand plusieurs textes indépendant les confirment.

« 3) Votre démonstration concernant Saintonge, territoire le plus favorable pour se rendre maitre de la Gaule (DBG I, 30), permettez-moi d’être un peu sceptique. »
Et bien non je ne vous permet pas parce que vous n’avez aucun argument pour appuyer votre scepticisme, à part votre caprice et vos délire. Je liste mes arguments :
1) César parle explicitement de la saintonge
2) il présente explicitement l’axe aude-garonne comme fragile, mal défendu et très prospère
3) après la guerre des gaules c’est là qu’on installe une partie des bituriges : il y avait donc un besoin qui a été rempli
Quels sont vos arguments ? Rien à part votre conviction que c’est un leurre... Mais encore une fois vos convictions font fi de tout contexte, de tout ce que l’on sait sur des migrations comme celle-là.

Je termine avec un autre mensonge exceptionnel :
« La véritable fondation d’Autun ne date que du IVème siècle, de l’avis même des archéologues qui ont estimé la datation des portes et des remparts. Strabon qui est particulièrement précis sur ce qu’Auguste a réalisé en Gaule ne dit nulle part qu’il ait fondé une ville éduenne. Vos habitants du mont Beuvray qui descendent à Autun, au Ier siècle de notre ère, tout cela ne repose sur rien, que sur une élucubration étymologique. »

Alors là j’aimerai bien avoir la référence précise à « cet avis même des archéologues », c’est un peu gros vous mentez sans arrêt. Comment Autun n’aurait-elle été fondé qu’au IVème siècle en ayant résisté à un long siège militaire au siècle précédent durant le règne de Claude le Gothique ? Le lecteur voit un peu ici concrètement comment M. Mourey se moque du monde, le style des portes, des murailles, mais les stratigraphies qui ont été faites dans la ville même - et que j’ai vu de mes yeux vu pour certaines - contredisent totalement cette affirmation incroyable. A nouveau Strabon est particulièrement précis sur ce qu’Auguste fait en Gaule, ah tiens ? Mais qu’est-ce qui vous permet de dire cela ? Le lecteur ne le saura pas, le lecteur qui n’a jamais lu Strabon est peut-être impressionné, moi pas, vous êtes pitoyable
Quant à la descente du Mont Beuvray à Autun elle est de mieux en mieux connus, les deux histoires se raccordent parfaitement : la stratigraphie d’autun prend la suite de celle du Beuvray et la découverte de la basilique au Beuvray a permis de mieux cerner le déroulement du processus. M. Mourey parle d’étymologie on ne sait trop pourquoi, et visiblement il n’a rien compris à la manière dont l’archéologie permet de dater des monuments, voilà pourquoi cela ne le gène pas de déplacer des église d’un millénaire dans le temps.

à suivre


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès