La question reste quand même de savoir si c’est l’enrichissement qui provoque la baisse de la natalité ou bien si c’est la natalité qui provoque l’enrichissement.
Il y a eu en Europe deux grands moments de bascule démographique : la Peste Noire du XIVè siècle, qui a éliminé le tiers de la population du continent, et la Révolution Industrielle, moment ou les progrès médicaux (premiers véritables soins, premières vaccinations, premières prophylaxies et mesures d’hygiènes) ont mis fin à la mortalité infantile et féminine.
Ceux qui ont survécu à la peste se sont retrouvé en charge des terres laissées par les morts. Ils ont aussi bénéficié d’une plus grande réserve de nourriture qui a facilité leur survie et par la suite une relative prospérité.
Ceux qui, au XIXè siècle, ont bénéficié des progrès médicaux ont aussi bénéficié des progrès sociaux, comme l’éducation généralisée, puis obligatoire. Dans le monde paysan, le début de la mécanisation a encouragé aussi les familles à avoir moins d’enfants : ces derniers ayant plus de chances de vivre, en faire encore et encore n’avait plus de sens. Leur surnombre faisait d’eux un cout qui n’était plus justifié par le fait que l’on avait besoin de moins de bras, et aussi par le fait qu’une fois adulte, trop d’enfants signifiait une trop grande fragmentation du patrimoine familial lors de l’héritage.
Comme quoi rien n’est jamais simple.