mon cher allain jules, comment te dire ça ? sans que tu le prennes pour une attaque, le travail de l’écrivain consiste à retirer tout ce qui parle de lui inconsciemment, l’inconscient est l’ennemi de l’écrivain puisqu’il lui fait dire ce qu’il ne veut pas dire, l’écrivain devant dire ce qu’il veut dire. Il y a d’autres défauts assez terribles dans ton texte, la cuistrerie sans recul, les cuissots et compagnie, il n’y a qu’une expression toute fait qu’on s’étonne de ne pas y trouver c’est : faire feu de tout bois.
Quelles raisons psychanalytiques te penchent à t’obstiner à défendre le cas ségolène ? à toi de te poser la question, probablement un peu d’opportunisme pensant surfer sur une vague porteuse et profiter du courant, mauvais calcul, mais tout ça se voit, c’est gros, et tes arguments vantant la bonne foi et la sincérité ont des effets comiques involontaires, le comique involontaire est à manier avec la plus grande précaution quand on veut faire carrière. Et le style fut-il ampoulé ne remplacera jamais l’intuition.
donc amicalement et confraternellement de la confrérie des écrivains je te dis de faire attention, tu te grilles par obstination, tu te trompes, l’illusion de croire que la force de ton style te permet de défendre les causes perdues est un effet comique supplémentaire, ce n’est pas en nous parlant plus fort que tes idées entreront mieux dans nos pauvres têtes, c’est simpliste, pour dire les choses poliment, que de penser cela. une idée fausse même clamée sur les toits avec arrogances reste une idée fausse et tes conseils de stratégie politique sont simplistes et destinés à des gens stupides, tu prends ton lecteur pour stupide en voulant l’influencer pour forcer tes idées pleines de sous entendus dans notre esprit, il y a du mépris dans la façon dont tu nous parles, nous ne sommes pas tous stupides, tu pourrais même être lu un jour par quelqu’un de plus intelligent que toi, réfléchis à ça, donc va doucement mon ami, sois plus exigeant avec toi-même, méfie-toi de ton lecteur, c’est de lui dont dépend ton avenir, pas de ségolène, ne crois pas aux calculs simplistes, méfie-toi aussi des évidences. be careful my friend. c’est la seule et unique fois où je te mettrais en garde et déjà je me reproche de l’avoir fait, à l’avenir je lirais tes contributions en espérant rigoler un bon coup sur ton dos, à toi de faire que cela n’arrive pas.