Y a-t-il lieu de répondre, de faire un commentaire ? Le Congo a eu chaud. Il a provisoirement échappé à un gang. A Kinshasa les gens sont silencieux parce qu’ils ont peur. Ils ont peur de la mafia de J.P. Bemba. Ils savent ce dont elle est capable. Des journalistes congolais craignent pour leur vie, sont obligés de quitter Kinshasa. Les militants d’autrs partis sont l’objet de menaces de mort. Il va être plus difficile de rétablir la confiance à l’ouest, que de pacifier l’Est.
La légalité, du moins celle qui les arrange, a toujours représenté un mot d’ordre pour les criminels en col blanc et pour les maffias de tout ordre qui pillent cet immense pays et qui tablent sur la folie pour lui imposer un joug monstrueux.
Ce que les gens craignent à Kinshasa, c’est d’autres assassinats politiques, d’autres putschs commis par cette maffia qui les opprime depuis quarante ans. Ils savent qu’ils n’en ont pas fini avec elle. Ni avec les dirigeants de pays étrangers, avec les diplomates de certaines grandes puissances qui, en apportant leur douteuse caution morale à des gangsters et à des génocidaires, voient en elle le moyen de s’y conduire en pays conquis, ou le cas échéant de reconquérir le terrain perdu, tout en lui imposant des contraintes intolérables.
Non, la démocratie n’est pas la panacée universelle. Faire marcher une démocratie dans un pays aussi désorganisé, pauvre que le Congo, relève quasiment de la folie. Il faut réfléchir à beaucoup de choses. Il faut élaborer un modèle démocratique sur mesure pour un pays comme le Congo. Il faut pouvoir faire des choses. Soyons raisonnable. Le modèle consumériste qui, en vertu d’une sorte de Pensée unique est en passe de devenir l’idéologie de toute démocratie doit être amélioré, amendé. D’autres valeurs doivent être mises en avant que le développement sans contrainte, sans règles, la propriété privée et la consommation, et notamment les valeurs d’autonomie, une justice qui impose le respect de tous, pas seulement des riches, des puissants qui disposent d’une armée privée pour terroriser leurs adversaires.