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Commentaire de charmord

sur Ben Laden, les ratés d'une traque, ou Tintin en Afghanistan


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charmord (---.---.87.13) 30 novembre 2006 12:05

Voici le discours que prononca à la grande surprise de son auditoire un certain Swinton au moment de prendre sa retraite comme rédacteur en chef du New York Times :

"There is no such thing, at this date of the world’s history, in America, as an independent press. You know it and I know it.

There is not one of you who dares to write your honest opinions, and if you did, you know beforehand that it would never appear in print. I am paid weekly for keeping my honest opinion out of the paper I am connected with. Others of you are paid similar salaries for similar things, and any of you who would be so foolish as to write honest opinions would be out on the streets looking for another job. If I allowed my honest opinions to appear in one issue of my paper, before twenty-four hours my occupation would be gone.

The business of the journalists is to destroy the truth, to lie outright, to pervert, to vilify, to fawn at the feet of mammon, and to sell his country and his race for his daily bread. You know it and I know it, and what folly is this toasting an independent press ?

We are the tools and vassals of rich men behind the scenes. We are the jumping jacks, they pull the strings and we dance. Our talents, our possibilities and our lives are all the property of other men. We are intellectual prostitutes.

(Source : Labor’s Untold Story, by Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, published by United Electrical, Radio & Machine Workers of America, NY, 1955/1979.)

Traduction libre :

"Il n’y a pas de meilleure chose, à cette date de l’histoire du monde, que la presse indépendante. Vous le savez et je le sais. Il n’y a pas un seul d’entre vous qui ose écrire son opinion honnêtement, et si vous vouliez le faire, vous savez d’avance que cela ne sera jamais imprimé.

Je suis payé chaque mois pour garder mes opinions honnêtes en dehors du journal avec lequel je travaille. D’autres parmi vous sont payés avec des salaires comparables pour les mêmes choses, et n’importe lequel d’entre vous qui serait assez fou pour écrire ses opinions honnêtement sait qu’il se retrouverait sur le pavé à chercher un nouveau travail.

Si je me permets de donner honnêtement mon opinion dans une des parutions de mon journal, dans les vingt quatre heures j’aurai perdu mon boulot.

Le travail du journaliste est de détruire la vérité : de bien mentir, de pervertir, de vilifier, de se prosterner aux pieds de Mammon, et de vendre son pays pour son pain quotidien.

Vous savez cela, et je le sais aussi, quelle idiotie de vouloir porter un toast à la presse indépendante. Nous sommes les outils et les vassaux d’hommes riches dans la coulisse. Nous sommes des marionettes, ils tirent les ficelles et nous dansons. Nos talents, nos possibilités et nos vies appartiennent entièrement à d’autres.

Nous sommes des prostituées intellectuelles.”

Ce discours date certes de 1880 mais il n’a jamais été autant d’actualité et, si je puis me permettre, votre ignorance crasse sur les multiples zones d’ombres qui affectent les attentats du 11 septembre en est la parfaiter illustation.

Si vous aviez lu le précédent fil de Mademoiselle Semeon et les commentaires qui le suivent, vous sauriez que K. Zero confirme bien qu’il lui eût été impossible d’investiguer sur le 9/11 lorsqu’il était à Canal. Les plates excuses du New York Times à propos de la grande menace nucléaire irakienne ne vous ont-elles pas servi ?

Voyez la réaction du rédacteur en chef du Volkskrant, supposé être le crème du journalisme aux Pays-Bas, lorsqu’une chaîne de télé plus indépendante que les autres s’intéresse au sujet du 11 septembre et finit par admettre qu’il existe bien des questions restées sans réponse notamment par rapport à la tour 7 (Le traitement par cette chaîne des autres sujets et notamment l’écroulement des WTC 1 et 2 est quant à lui très superficiel et criticable) lui pose diverses questions : ce cher Monsieur a au moins l’interlligence d’admettre que certains points de l’enquête sur le 11 septembre restent inexpliqués, même si sa réponse comme quoi il n’aurait pas le budget suffisant pour investiguer sur celles-ci apparaît comme une fuite à peine moins minable que votre degré d’ignorance que vous parvernez - Dieu sait comment - à transformer en une arrogance qui a visiblement le don d’en irriter d’autre que moi.

http://video.google.com/videoplay?docid=2507263054811686324&sourceid=docidfeed&hl=nl

Vous voyez à présent ce que cela nous inspire quand vous vous auto-proclamez journaliste indépendant !

Entendons-nous, je peux parfaitement comprendre que les pressions et instructions qui pèsent sur les journalistes les empêchent de dévier du droit chemin que leur trace leur direction - après tout, ils doivent manger et peut-ête nourrir une famille -, mais en ce cas, changeons la définition, voire la dénomination du métier de journaliste et les attentes que l’on peut en avoir.

Pour ma part, c’est chose faite depuis bien longtemps


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