• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de jack mandon

sur Un homme libre


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

jack mandon jack mandon 4 janvier 2010 18:25

@ Sylvain

Albert Camus, un personnage complexe qui occupe le temps. 50 ans, c’était hier et c’est aujourd’hui tant le visionnaire a ponctué avec justesse ce demi siècle de sa présence prophétique. Son rival du café de flore fut moins brillant dans la durée. Jean-paul et Simone. Il fut moins spectaculaire qu’André Malraux mais plus authentique. J’ai le goût pour la mémoire de ceux que j’aime, pour Albert Camus, trop d’émotion et trop de souvenir. J’ai fait un petit papier récemment sur le mythe de sisyphe, j’ai poussé modestement ma pierre en sa compagnie. Je ne sais pas s’il s’agit de l’effort physique du géant athlétique ou plutôt la tête bouillonnante d’Albert Camus, j’étais épuisé. Je salut donc votre courage, pour avoir tenté d’évoquer son histoire...la route vous a sans doute inspiré.
A. Camus a dérangé beaucoup de gens. Sa réflexion cheminait avec la méditation. Son intelligence fut originale et sa présence toujours attachante.
Dans votre article, le début, comme le cheminement de Sisyphe, me parait fastidieux...c’est le rythme de Camus. Vous êtes inspiré comme lui, peut être nostalgique, certainement les deux.
Il aimait les actrices, il aimait l’amitié, voilà ce qui lui donne du charme. Humainement bien vivant, moins dans l’esprit d’une gauche sectaire qui n’a pas hérité de son intelligence créatrice et qui a bavé stupidement sur sa vision du monde...Il se plaisait à dire qu’il était un homme de gauche « malgré elle et malgré lui » mais on ne peut demander à des staliniens de pratiquer l’humour et la justice. La droite un peu borgne n’avait pas le coeur assez grand. La vérité dans tout cela, c’est qu’il faut savoir taire sa mesquine émotion quand un écrivain nous dérange...il nous parle de notre face cachée. C’est utile mais c’est un peu douloureux comme une thérapie.
J’ai connu l’Algérie peu après sa mort. Les mentalités ont beaucoup évolué. L’immense qualité de cet écrivain pauvre, issu d’un modeste milieu et de l’école de la république, c’est de conjuguer l’histoire à tous les temps et de sourire à nos cotés. Un ami, sauf respect que je lui dois. En idéaliste, il voyait un bassin méditerranéen uni et prospère. Cela c’est plutôt compliqué. L’islamisation s’est radicalisé et la France a commis beaucoup d’erreurs politiques à travers la versatilité de ses gouvernements successifs plus ou moins compétents.
Le doute l’habitait mais aussi l’absurde, la révolte...et peut être le bonheur. Il avait cette intelligence du coeur qui confère la lucidité et l’honnêteté.
En qualité d’artiste, il offre deux niveaux de lecture. Dans un premier temps, il est simple et limpide pour ceux qui peinent avec l’écriture. Dans une seconde lecture, il offre en cadeau, un travail de fond intense et délicat. Une âme de prince dans une enveloppe de prolétaire. Extraverti de surface s’abstenir !
« La chute » et « l’Etranger » sont peut être ses deux plus beaux livres.

Dramaturge, philosophe et journaliste, sa vie fut courte mais riche et colorée...malgré son visage un peu sombre c’est un être de lumière.
PS : Il est rare de ne pas le rencontrer au hasard des photos avec une cigarette aux lèvres, il avait de sérieux problèmes pulmonaires...était-il suicidaire ?
Merci de votre article



Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès