La plupart du temps, les
analyses du travail, qu’elles soient « libérales », marxistes (ou
marxiennes)…, sont économiques, politiques et/ou sociologiques mais aussi…
morales. Or, le travail peut aussi
s’analyser d’un point de vue « culturel », anthropologique.
Cette analyse fait apparaître
que le travail, dans sa forme salariée ou « indépendante » (mais rémunérée)
relève toujours du régime de la contrainte, que celle-ci s’appelle :
- nécessité : dans les sociétés primitives,
il faut cueillir, pêcher, chasser…
pour se nourrir, se vêtir… et donc… survivre individuellement et
collectivement ; plus tard, il faut travailler pour "gagner sa
vie« , autrement dit »gagner" l’argent nécessaire à l’achat
des moyens de sa subsistance individuelle, familiale ;
- domination : l’esclavage, le servage, le
paternalisme, la prostitution… ;
- exploitation : sous sa forme capitaliste
ou… « communiste » - je pense, bien entendu, aux « modèles »
soviétique, chinois, coréen… - ;
- peine : punition, condamnation (les
travaux… forcés).
Le point commun de toutes ces
formes de contrainte est qu’elles sont toutes une aliénation de la liberté de
l’individu qui… travaille. En ce sens, elle participe du principe de réalité
– d’une réalité qui, à l’instar de la morale, est toujours celle des…
autres et, plus précisément d’un ordre, autrement dit d’un système
d’oppression et de répression – et aucunement du principe de plaisir qui,
lui, tend à privilégier le « gain gratuit » – le plaisir – aux dépens
de l’« effort » dont il convient de rappeler que, étymologiquement, il
désigne :
- une « force » – exercée sur un objet,
voire soi-même pour le déplacer, le transformer, le déformer… et qui se
heurte toujours, nécessairement, à une « contre-force », celle de
la résistance ;
- la mise en œuvre de « moyens », d’ordre
physique, intellectuel, moral, économique…, dont on dispose ou que l’on
mobilise – ou fait mobiliser – pour exercer cette force et atteindre le
but poursuivi – le déplacement, la transformation, la déformation… de
l’objet -, le moyen le plus « naturel » étant son propre corps en
tant que « force » ;
- un « sacrifice », c’est-à-dire le
renoncement – on « sacrifie » un moyen une ressource pour
l’obtention d’un certain objet mais, également, on « se sacrifie »
soi-même, autrement dit on s’aliène et, plus précisément, on aliène sa
liberté qui est celle de… ne pas/rien faire et qui est aliénée dés
lors que l’on se trouve contraint de faire - ;
- la cause d’une douleur objective, que celle-ci soit
physique (« tu travailleras à la sueur de ton front » ; "tu
travailleras/enfanteras dans la douleur"…), morale ou… économique.
Le travail c’est la santé ne rien faire c’est la conservée ?