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Commentaire de Internaute

sur Deux tiers des Français qui prétendent être catholiques le sont en réalité à mi-temps


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Internaute Internaute 7 janvier 2010 13:06

Elevé dans le catholicisme pratiquant, je n’y ai plus trouvé d’intérêt et suis devenu, comme 90% de ma génération, un catholique passif.

Je pense que vous avez les mêmes réactions que la plupart des catholiques et ne vois pas pourquoi un juif ne pourrait pas croire en Dieu sans aller à la synagogue ni fêter la Hanouka.

Le côté traditionnel d’une religion est aussi important que son côté spirituel. C’est lui qui permet de sentir son appartenance à une communauté et vous le décrivez trés bien en disant que vous voulez perpétuer les traditions de votre mère.

A la chute du catholicisme je vois plusieurs raisons.

-Le début de la fin a été sonné par Jean XXIII et le concile Vatican 2 en 1962 si mes souvenirs sont bons. A ce moment, l’Eglise abandonne tout l’aspect traditionnel et spectaculaire qui faisait son attrait pour beaucoup et renie ses propres fêtes les plus fondamentales puisque la passion du Christ a été revisitée pour faire plaisir aux autorités juives. Imaginez-vous qu’on ne dise plus que les juifs étaient esclaves des égyptiens pour faire plaisir au Grand Mollah du Caire ? C’est inconcevable mais c’est ce qu’a fait Jean 23 avec la crucifixion. Fini les beaux habits, les chants, l’encens, le prêtre qui a une prestance surnaturelle et parle dans une langue qu’on doit suivre dans son Missel. Maintenant l’Eglise fait seulement double-emploi avec la croix-rouge, l’armée du salut ou n’importe quelle ONG humanitaire. Elle s’est tirée une balle dans le pied avec Vatican 2.

Au bout du compte les contraintes l’emportent sur les attraits.

Les orthodoxes ont conservé tout ce décorum et c’est la raison d’une bonne part de leur résistance dans tous les pays, y compris leur renouveau en Russie.

- Le milieu politico-médiatique mène une lutte féroce contre le catholicisme. La quantité d’articles et de films où les prêtres sont systématiquement mis à mal et dénigrés est affolante. Cela a laissé des traces profondes dans les jeunes générations. Quand un âne rentre dans une cérémonie religieuse, c’est toujours dans une une Eglise. Le moindre acte de pédophilie est monté en épingle et crié sur les toits (même si, je l’avoue, je reste abassourdi par l’ampleur des derniers scandales mais cela n’a pas toujours été le cas). Avez-vous vu des rabbins traînés dans la boue à TF1 pour escroquerie, viol, attouchement sexuel ou autre ? Absolument jamais, à croire que ce sont tous des saints.

- Le développement des transports et des télécommunications. Quand j’étais enfant, l’Eglise et tout ce qui tournait autour (fêtes, art et sport, patronnages, associations charitables) était encore une des rares activités en dehors du travail et de la famille. Il n’y avait pas beaucoup de cinéma, surtout pas dans les petites villes, pas de télévision. Le chambardement technologique des années 60 et 70 a balayé les relations entre les personnes et mis en concurrence l’Eglise avec une quantité d’autres sources d’intérêt. Sans Vatican 2, l’Eglise serait restée une référence pour les politiciens et pour les citoyens un lien avec leur Histoire la plus ancienne.

Quand à l’auteur qui critique le Benedicite au début des repas, trouve-t-il mieux qu’en plein repas la télé nous sussure à l’oreille « Si vous avez des petits problèmes d’érection, consultez votre médecin » ? Je n’ai pas l’impression d’avoir gagné au change.


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