Cet article est pour l’essentiel un ramassis de lieux communs éculés sur les catholiques, il est de plus plein de mauvaise foi, et je n’en donnerai - par souci de ne pas trop perdre de temps - qu’un exemple.

"On voit nettement que l’Ouest de la France, qui est resté très chrétien, reste particulièrement franco-français. L’exemple de la Creuse est également saisissant. En revanche, la région Centre, très accueillante, est presque complètement déchristianisée, en dépit de l’aura toujours existante de la cathédrale de Chartres« .

Donc, si je comprends bien, les régions déchristianisées sont »accueillantes« à l’immigration (en aparté, une région où il y a une forte population immigrée lui est-elle toujours »accueillante«  ?) et les régions chrétiennes hostiles, à moins que ce ne soit l’inverse, c’est-à-dire que les nouveaux arrivants choisiraient en fonction de son caractère plus ou moins chrétien l’endroit où ils s’installent. Quid de la région Nord-Pas-de-Calais, à la fois fortement »catéchisée« et largement »multiculturée«  ?

En réalité, installation de populations »immigrées« (pas toutes je suppose, car le terme recouvre dans votre article essentiellement, je suppose, des gens dont la religion n’est pas chrétienne, faut de quoi le raisonnement me semble perdre sa logique interne) et maintien de la religion obéissent à des phénomènes beaucoup plus complexes, souvent hérités de passés lointain (au passage, l’expression »tréfonds moyennageux« , m’a fait sursauter, lisez n’importe quel libre d’histoire postérieur à 1850 et vous verrez que l’on est largement sorti de ce type de vue), et dont la relation est très lâche, voire inexistante. En Vendée, la puissance du catholicisme remonte au moins à Révolution française et au refus de voir l’Etat détruire, en même temps que la royauté, le clergé sous sa forme »ancienne" (je pense à la Constitution civile, qui oblige les prêtres à prêter serment à la République). Quant à la faiblesse de l’immigration, elle s’explique avant tout par l’action cumulée de l’éloignement géographique des points d’entrée (région parisienne et sud) et l’absence de très grands centres d’activité susceptibles d’attirer ces nouveaux arrivants.

Je m’arrête là, mais il y aurait encore beaucoup à dire sur cet article qui aurait pu être très intéressant avec moins de mauvaise foi et de partis pris idéologiques, et un peu plus de recherche.

Je précise que je suis agnostique jusqu’au bout des ongles, mais respectueux des chrétiens (et de tous les autres croyants) dès lors qu’ils respectent celui qui ne pense pas comme eux.