A la manipulation sur la grippe, s’ajoute des manipulations de fond, qui ont rendu la médecine folle. Par exemple, la presse et spécialement la presse médicale, ainsi que le contrôle quasi-total de l’enseignement médical par les laboratoires .
Le Sénat sert parfois à quelque chose. Il y a notamment un édifiant rapport de 2006 signé Hermange et Payet qui édicte des vérités pesantes :
http://www.senat.fr/rap/r05-382/r05-382.html
L’enseignement de la pharmacologie a subi, en effet une diminution continue du nombre d’heures qui y sont consacrées dans la scolarité des étudiants en médecine : plus de cent cinquante dans les années 1940, moins de cent trente heures vingt ans plus tard, environ quatre-vingts heures aujourd’hui, soit le temps d’apprentissage le plus court d’Europe.
En outre, cet enseignement est dispensé trop tôt dans le cursus universitaire, à un moment où les étudiants n’ont pas encore été en contact avec des patients, ce qui le rend très théorique.
Par ailleurs, il passe sous silence des catégories entières de médicaments comme les sérums, les vaccins, les désinfectants, les antidotes et les antiparasitaires et seules trois heures de formation sont consacrées aux antibiotiques. Les futurs praticiens ne sont pas non plus informés de l’inefficacité de certains produits, dont la France détient le record de prescriptions : les vasodilatateurs, les immunostimulants, les fluidifiants bronchiques, les levures intestinales, les veinotoniques ou encore les anti-arthrosiques
En outre, les étudiants sont soumis très tôt à l’influence des laboratoires tant dans le cadre de l’hôpital, via les fiches posologiques largement diffusées ou la présélection de médicaments par la pharmacie de l’établissement qui connaît souvent des pressions commerciales fortes, que par le rôle des professeurs d’université leaders d’opinion, qui influencent de facto les futurs choix thérapeutiques de leurs élèves. A cet égard, il serait souhaitable que l’enseignement en thérapeutique se fasse à deux voix : celle du professeur et celle du praticien, afin de répondre aux exigences du progrès scientifique mais aussi de la réalité du terrain.
http://www.senat.fr/rap/r05-382/r05-3828.html#toc73
Depuis 1996, la réforme de la FMC ( formation continue individuelle ) s’est constamment heurtée à des questions de gouvernance et de financement.
Un financement dépendant des laboratoires
L’absence quasi totale d’indépendance de la FMC est notamment visible en matière de financement, qui provient actuellement à 98 % de l’industrie pharmaceutique. De fait, le manque de moyens financiers des pouvoirs publics constitue un obstacle majeur à l’émergence d’une FMC indépendante et transparente.
La seule exception concerne les formations financées par l’assurance maladie, qui ne profitent qu’à 15.000 praticiens chaque année, soit une part mineure des 180.000 prescripteurs recensés. La Cnam y consacre entre 60 et 65 millions d’euros chaque année, dont la moitié pour l’indemnisation des médecins qui y participent, à hauteur de 300 euros par journée de formation. La mission d’information juge cette exception inégalitaire, car tous les médecins n’ont pas accès à ces formations, et estime que ces crédits pourraient être plus utilement consacrés, dans un contexte de pénurie, au financement de formations publiques supplémentaires.
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Le problème de l’indépendance des formateurs
Un second obstacle à l’indépendance de la FMC se trouve dans le nombre insuffisant de formateurs compétents indépendants. De fait, l’assurance maladie est, à ce jour, incapable de proposer aux médecins une formation concurrente de grande ampleur car, outre des crédits limités, elle ne dispose pas des moyens humains de haut niveau indépendants de l’industrie.
Des règles existent toutefois pour encadrer l’activité des organismes privés de FMC, comme l’obligation de ne mentionner les médicaments que sur le mode de la dénomination commune internationale (DCI) et l’interdiction de la présence des laboratoires pendant les formations.
Malgré ces modestes garde-fous, les abus demeurent et sont dénoncés par certains médecins. De fait, la FMC n’apparaît pas toujours à la hauteur de l’évolution des connaissances médico-scientifiques, en raison de l’influence des laboratoires sur le contenu de l’enseignement.
http://www.senat.fr/rap/r05-382/r05-3829.html#toc81
a) La visite médicale : bras armé des laboratoiresUne source d’information par nature biaisée
La visite médicale constitue le premier moyen de promotion des médicaments pour l’industrie pharmaceutique, qui y consacre en moyenne 80 % de ses dépenses de marketing, soit l’équivalent de 8.500 euros par médecin. L’objectif de cette démarche est de « diffuser une information sur les produits pour inciter les médecins à les prescrire »19(*).
Le code de la santé publique attribue aux visiteurs médicaux un rôle de démarchage et de promotion des produits. Leurs conditions d’exercice font l’objet d’une réglementation particulièrement stricte en France.
Il existe un diplôme universitaire spécialisé de niveau bac + 2, que les laboratoires privilégient le plus souvent lors du recrutement de leurs délégués médicaux. A leur entrée dans l’entreprise, ils suivent une formation dont la durée - environ six mois - est variable en fonction du laboratoire. Leurs connaissances scientifiques sont ensuite régulièrement vérifiées au moyen de stages qualifiants et d’un contrôle continu pratiqué à l’aide d’outils informatiques.
Leur rémunération est constituée d’une part fixe et d’une part variable, cette dernière pouvant représenter jusqu’à un tiers du revenu total avec une part fixe limitée au niveau du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic). L’impératif commercial n’a cessé de croître dans la rémunération des visiteurs médicaux depuis une trentaine d’années : auparavant, les primes de rendement ne constituaient pas plus de 10 % du salaire.
On compte environ 24.000 délégués médicaux, ce qui place la France dans la moyenne européenne pour le rapport entre le nombre de visiteurs médicaux et le nombre de praticiens. La majorité d’entre eux (20.000) est rattachée à un laboratoire ; les autres sont des prestataires embauchés pour le lancement d’un produit ou une action ponctuelle de promotion. Cette dernière catégorie tend à se réduire, avec l’intégration fréquente des prestataires dans les équipes de vente. Au sein de chaque laboratoire, ils sont regroupés en réseau, par équipe de huit à douze encadrée par un superviseur, en fonction des produits dont ils sont chargés et de leur zone géographique de promotion. 88 % d’entre eux interviennent chez les médecins de ville.
Si le nombre de visiteurs médicaux opérant en France est comparable aux autres grands pays européens ceux-ci, notamment le Royaume-Uni ou l’Allemagne, ont mis en place des systèmes de régulation qui encadrent le pouvoir de prescription du médecin ou laissent une part importante de la dépense à la charge du patient. La visite médicale a alors moins d’influence sur la consommation de médicaments.
En France, la visite médicale influence considérablement les comportements de prescription. On évalue ainsi à 30 % l’augmentation du chiffre d’affaires sur un produit dont la promotion ciblée a été assurée auprès des médecins, soit un volume de produit élevé quand on rappelle que, selon une récente étude de la Cnam, 90 % des consultations donnent lieu à prescription de médicaments en France, contre seulement 40 % aux Pays-Bas.
On observe par ailleurs certaines dérives commerciales, qui se traduisent notamment par l’organisation régulière de séminaires destinés à permettre aux délégués médicaux de déjouer les questions embarrassantes du corps médical20(*).
Face à ces abus, près d’un tiers des
médecins refusent de recevoir les délégués
médicaux.
http://www.senat.fr/rap/r05-382/r05-38211.html#toc93
Edifiant, non ?
10/01 00:16 - Christoff_M
une petite guerre, une alerte de pénurie, une pseudo pandémie rien de tel pour relancer la (...)
09/01 12:52 - ChatquiChouine
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09/01 09:43 - curieux
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Sans oublier la formule de l’énergie cinétique de Léon E=MC²
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