"En effet, les monuments écrits disent que votre cité détruisit jadis
une immense puissance qui marchait insolemment sur l’Europe et l’Asie
tout entières, venant d’un autre monde situé dans l’océan Atlantique.
On pouvait alors traverser cet Océan ; car il s’y trouvait une île
devant ce détroit que vous appelez, dites-vous, les colonnes
d’Héraclès. Cette île était plus grande que la Libye et l’Asie réunies." Timée, Platon.
Patatras. Les Grecs connaissaient approximativement la géographie du continent Europe. Platon n’était point sot et jamais il n’aurait osé insinuer que l’Atlantide put être autre chose que le ce qu’il dit. Une île devant les colonnes... Devant car le départ du discours se situe dans l’océan Atlantique. Comment interpréter autrement que l’on pouvait à cette époque passer cet océan en traversant l’île ? Connaissez-vous le voyage d’Himilcon dont est faite une brève mention chez Pline l’Ancien ? Ce périple dut avoir lieu vers 450 av. J.-C. environ. Festus Avienus
cite comme sources Himilcon lui-même et des annales puniques. Il
mentionne une « île sacrée », la « nation des Hibernes », l’"île des
Albions« . Himilcon est le premier explorateur connu de la Méditerranée à atteindre les côtes du nord ouest de l’Europe. Il conduisit une expédition dans l’Océan septentrional : il y explora les îles Britanniques. Comment penser que Platon put ignorer ce fait et nous moudre une si mauvaise géographie ?
»C’était la coutume des Tartessiens de faire du
commerce sur les limites des Oestrymnides : de même les colons de Carthage et
la multitude répandue autour des colonnes d’Hercule visitaient ces mers. Le
carthaginois Himilcon, qui rapporte avoir fait lui-même l’expérience de cette
navigation, affirme qu’on peut à peine les parcourir en quatre mois : ainsi nul
souffle, ne vient pousser le vaisseau, ainsi les eaux de cette mer paresseuse
demeurent immobiles. Il ajoute que des algues nombreuses s’élèvent du fond des
abîmes et souvent retiennent le vaisseau comme ferait une haie : toutefois,
dit-il, la mer n’est qu’une surface sans profondeur ; à peine si une légère
couche d’eaux recouvre le sol. Cà et là rôdent toujours des animaux marins ;
des monstres nagent au milieu des vaisseaux qui se traînent lentement et
péniblement. Des îles OEstrymnides, si l’on ose pousser plus avant dans la mer
vers les climats où la fille de Lycaon glace les airs, on aborde au pays
désolé d’une peuplade ligurienne : car il y a longtemps que des Celtes ont
dépeuplé ce pays par de fréquents combats.« Avienus, les Régions Maritimes.
»Les vaisseaux de Tarsis ramèneront du lointain tes fils, et avec eux leur argent et leur or." — Isaïe, LX, 9