Marc Bruxman.
Outre l’empathie, la quête du savoir, et la liberté (en étant pleinement responsable de ses actes) l’humanisme implique « un engagement à la recherche de la vérité et de la moralité universelle fondée sur la communauté de la condition humaine » (Montesquieu). Il est donc hasardeux de faire confiance à l’Homme « pour le meilleur et pour le pire » comme vous le prétendez cavalièrement. C’est d’ailleurs pour cette raison que les droits trouvent leur réciprocité dans les devoirs.
Prenons l’exemple concret du néolibéralisme. Selon vous un entrepreneur, un fond d’investissement, ou une bande de margoulins, disposerait du droit à exercer sa liberté de faire travailler les enfants asiatiques. Au nom de l’humanisme, évidemment. Tout comme les pirates de la finance pourraient délocaliser ou fermer une entreprise bénéficiaire et fiable en vue d’une valorisation boursière. De même, par la simple évocation de Voltaire, les golden-boys qui ont spéculé sur les cours des denrées alimentaires, puis provoqué les émeutes de la faim en 2008, seraient des humanistes.
Qu’en penserait Voltaire ? J’imagine sa réaction post mortem mais j’entrevois surtout ce que Robespierre aurait fait avec le concours de monsieur Guillotin.
Oserais-je vous rappeler les mots de cet homme politique qu’on ne suspectera pas d’être de gauche, un certain Jacques Chirac : « Le libéralisme est aussi dangereux et conduira aux mêmes excès que le communisme ».
Néolibéralisme et Humanisme sont antithétiques. Il n’y a pas de droits sans devoirs.