• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Voris

sur Vivre quand il reste 50 euros pour le mois


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Voris 13 janvier 2010 10:11

Cette misère n’en finira donc jamais.

Je l’ai connue et je peux témoigner qu’il est difficile de recourir à l’aide des associations.

Quand j’étais enfant, ce n’étaient pas des associations mais des oeuvres de bienfaisance. Ma mère nous conduisait, mon frère, ma soeur et moi chez Saint-Vincent de Paul. Dans une cave obscure et humide de Brest, une brave femme à l’aspect immonde qui transpirait la pauvreté mais toujours aimable, nous permettait d’obtenir quelques vêtements démodés qui nous valaient des moqueries cruelles à l’école. J’ai souvenir de certaines femmes du personnel scolaire qui m’interpellaient dans la cour pour me « complimenter » et m’observer de près. Comme j’étais petit et naïf, la première fois, j’ai dû dire « oui, c’est ma mama qui... » mais j’ai compris qu’elles n’avaient d’autre but que de se moquer de moi, de rire aux dépens des plus pauvres qu’elles. C’est fou ce que l’enfance est une période d’apprentissage dure mais très utile, tout comme l’école de la rue. Et je n’envie pas ceux qui ont toujours vécu dans les dorures et le confort, qui ne savent rien des choses de la vraie vie.

Pour le bus, c’est une chose que je comprends aussi très bien (trop !) Aujourd’hui, il m’arrive encore de faire des cauchemars persistants où je fouille mes poches à la recherche d’une pièce de monnaie et je me vois obligé de faire le trajet à pied. Précision, cela fait 22 ans que j’ai un emploi stable et ce genre de terreur aurait dû se dissiper, mais non.

Pardon pour ce témoignage personnel, exercice auquel je n’aime pas me prêter mais je voulais par cet éclairage montrer que de petittes choses, anodines pour le regard du français moyen, peuvent vous marquer pour la vie entière. Ces petites choses accumulées ont envoyé ma petite soeur à la tombe. Je préfère arrêter là : émotion...
Je n’oublierai jamais. Jamais !

Puissé-je un jour faire quelque chose pour les générations présentes et à venir..
 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès