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Commentaire de internaute

sur Ilan et le gendarme de Saint Martin : les dangers du communautarisme


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internaute (---.---.86.142) 25 février 2006 10:57

Communiqué Ilan Halimi, le message de l’Union juive française pour la paix Communiqué

Ilan Halimi : contre tous les racismes, contre toute récupération de la douleur et de l’émotion.

L’assassinat d’Ilan Halimi est un crime barbare et l’UJFP tient à exprimer son émotion et son indignation.

Pour autant, le caractère antisémite de cet acte n’est pas avéré. Le Procureur de la République de Paris a déclaré : « Pendant le week-end, certaines personnes entendues ont pu dire, de manière indirecte, que le choix d’un Juif garantissait le paiement de la rançon. Le juge a donc considéré qu’il y avait éventuellement là un mobile antisémite ... ».

Personne ne sait de façon sûre si l’antisémitisme a joué un rôle déterminant dans ce crime et les nombreux précédents, notamment les affaires du RER D ou de la rue Popincourt devraient inciter à la prudence. Il faut laisser l’enquête se poursuivre de façon normale, sans pression.

Pourtant le ministre Sarkozy a immédiatement déclaré qu’on avait trouvé des documents « propalestiniens » et « salafistes » chez le principal suspect. Et la LDJ (Ligue de défense juive, organisation d’extrême droite) s’est une fois de plus livrée en toute impunité à des violences racistes lors du premier rassemblement à la mémoire d’Ilan.

Prompte à réagir cette fois-ci avant même d’avoir une quelconque certitude, la « classe politique » ne réagit pas de la même façon face aux nombreux actes racistes et cette indignation sélective est dangereuse et provocatrice. Y aurait-il des crimes racistes moins importants que d’autres ou moins dignes d’une mobilisation ? Et selon quel critère ?

L’UJFP tient à renouveler son rejet de toutes les formes de racisme, que celui-ci frappe les Arabes, les Noirs, les Roms ou les Juifs. Elle met en garde contre le danger de transformer cet assassinat en une criminalisation d’une partie de la population. Elle invite les médias à faire preuve de prudence avant de propager n’importe quelle rumeur. Elle déplore que certains accréditent d’office la thèse du crime antisémite. Une telle attitude est porteuse d’une logique d’affrontements communautaires. Enfin l’UJFP regrette vivement que certains profitent de l’immense émotion pour entretenir des réflexes de peur et de repli communautariste.

Le 24 février 2006 Samedi 25 Février 2006

Union juive française pour la paix

Posté par Vérité le 25/02/2006 10:51 .... alors que le pays s’interroge en ce moment même sur les dysfonctionnements de la justice, et notamment sur sa propension à tirer des conclusions prématurées de ses investigations, une telle mise en scène était-elle bien nécessaire ? Plus que jamais, la prudence devrait s’imposer. Ilan Halimi : un crime du racisme primaire Deux suspects ont été mis en examen et trois personnes arrêtées par Eric AESCHIMANN et Fabrice TASSEL et Jacky DURAND Libération - mercredi 22 février 2006 ...Une source judiciaire a précisé que ces documents avaient été saisis « chez les parents d’un suspect et qu’ils ne les reliaient qu’à des organisations caritatives musulmanes, non à des groupes terroristes... »

"Des magistrats et des policiers étaient hier réservés sur le choix d’incrimination du juge d’instruction. « si on leur avait dit que les martiens étaient riches, ils auraient enlevé un martien », lance un enquêteur.

Durant les trois semaines d’enlèvement, la référence à la religion de la victime et au cliché de la richesse de « sa communauté a été évoquée une seule fois ».

Dansle journal « le Monde », le procureur de la République Jean-Claude Marin a expliqué, avec précaution, que « certaines personnes « ont pu dire », de manière indirecte, que le choix d’un juif garantissait le paiement de la rançon. Le juge a donc considéré qu’il y avait éventuellement là un mobile antisémite.

... le fait que des faits d’une telle violence aient pu se produire pendant trois semaines sans que personne n’en parle a largement « frappé » les enquêteurs.

LEMONDE.FR | 23.02.06 | : Dernière caractéristique établie par les enquêteurs : Youssef Fofana est musulman. Des textes religieux ont été retrouvés à son domicile, allée du Prunier-Hardy, à Bagneux. Mais le jeune homme n’est pas pratiquant. La police précise que les documents saisis, parmi lesquels un bon de souscription à une association caritative de soutien à la cause palestinienne, ne présentent aucun caractère « militant, ni d’appel au djihad ». Les enquêteurs semblent, en outre, certains que le « cerveau des barbares » n’a pas fédéré ses troupes autour d’une cause religieuse ou politique. Ses motivations exactes restent obscures.

Avec AFP - 23 février 2006 ::Arrêté à un barrage routier de la police dans le 15e arrondissement d’Abidjan, le cerveau présumé du « gang des barbares » serait passé aux aveux dans la nuit de mercredi à jeudi, durant un interrogatoire mené par des policiers français qui s’étaient rendus sur place. Mais Fofana aurait également nié toute dimension antisémite.« Il a dit que ce n’était pas prévu de le tuer. Il voulait seulement de l’argent », a rapporté un policier qui a requis l’anonymat.

enlèvement : « Une stratégie policière à hauts risques » « La forte médiatisation des faits divers vient appuyer la politique sécuritaire du gouvernement » ! par Fabrice TASSEL - Libération - 18 février 2006

Deux conférences de presse, dont une retransmise vendredi en direct à la télévision, diffusion aux médias de portraits-robots, divulgation avant même son arrestation de l’identité du chef présumé de la bande, alors que l’affaire d’Outreau incite à la plus grande prudence... La stratégie de communication mise en oeuvre par la police et la justice frappe par son ampleur dans un fait divers certes effroyable mais ne mettant pas en jeu l’intérêt de l’Etat, comme par exemple des affaires de terrorisme. Si la forme dénote une attirance toute sarkozienne pour le modèle anglo-saxon d’utilisation des médias dans les enquêtes de police, le choix de ce fait divers et de ses principaux acteurs n’est pas anodin : une bande de jeunes de banlieue dont un mineur , primodélinquants ou déjà connus des services de police, habiles dans l’usage des technologies modernes de communication.

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Profil. Depuis plusieurs semaines, les autorités ont « sauté » sur plusieurs faits divers pour stigmatiser ce profil de délinquants. Ce n’est pas un hasard. Lancé depuis le premier passage de Nicolas Sarkozy place Beauvau en 2003, le grand chantier de la prévention de la délinquance arrive à son terme. Le 20 janvier s’est tenu le premier Conseil interministériel de la prévention de la délinquance, et un projet de loi de 131 articles pourrait être présenté en Conseil des ministres fin février.

Toute justification par le réel des mesures prévues par ce plan est donc bonne à rappeler. D’autant, comme l’a expliqué Nicolas Sarkozy dans le Point du 8 décembre, que « les choses ont changé. Il y a trente ans, on agissait, et puis on communiquait. Aujourd’hui, c’est l’inverse : si on gagne la bataille de la communication, on peut agir ». Alors, depuis la crise des banlieues, à l’automne, le ministre de l’Intérieur rabâche son souhait de voir réformée l’ordonnance du 2 février 1945 sur la délinquance des mineurs. Et, en début de semaine, il s’est déclaré favorable à ce que les statistiques de la police intègrent le critère ethnique. Ces dernières semaines ont pourtant démontré qu’une communication parfois hâtive pouvait pousser à la

faute. En évoquant, dès le lendemain de la mort de Zyed et Bouna, les deux adolescents de Clichy-sous-Bois, « une tentative de cambriolage » inexistante, et en niant toute « course-poursuite » entre les jeunes et les policiers, Nicolas Sarkozy a attisé la colère. Peu après, alors que le ministre martelait l’influence des « bandes mafieuses » dans les violences urbaines, un rapport des RG contredisait Sarkozy en démentant « la thèse d’un soulèvement généralisé et organisé ».

« Tentatives de viol ». Début janvier, nouvelle approximation de la place Beauvau à l’occasion des violences commises dans le TER Nice-Lyon : dans l’urgence, Sarkozy évoque des « tentatives de viol » pour ce qui se révélera être un attouchement. Le ministre de l’Intérieur a ensuite admis avoir exagéré la portée de l’événement. Mais l’image d’une centaine de jeunes saccageant un train et détroussant ses voyageurs s’est imprimée dans les esprits.

Enlèvement : Malaise par Antoine de GAUDEMAR - 18 février 2006

Depuis qu’elle a éclaté publiquement en début de semaine, l’affaire dorénavant dite du « gang des barbares » continue d’être totalement hors norme. D’abord par la mort horrible d’un jeune homme, enlevé, séquestré trois semaines et torturé avant d’être relâché agonisant au bord d’une voie ferrée. Ensuite par le scénario de ce rapt, apparemment inspiré par l’Appât, un film célèbre qui lui-même était né d’un fait divers, comme si fiction et réalité finissaient par se confondre dans le cauchemar du crime.

Sur le même sujet D’autres rebondissements ont suivi, en cascade : les portraits-robots, les aveux rapides d’une jeune femme écartée de la bande des ravisseurs, jusqu’au grand show d’une conférence de presse en direct pour annoncer l’arrestation de la bande et lancer la chasse à l’homme contre son cerveau présumé, en fuite.

La débauche de moyens mis par les enquêteurs sur cette affaire est proportionnelle à la gravité des faits, mais aussi à l’émotion et à l’effroi qu’elle suscite. Pourtant la publicité qui l’entoure, la profusion des détails livrés par la police et la justice avant même que tous les coupables présumés soient sous les verrous et que l’enquête soit bouclée provoquent un certain malaise. Et ce d’autant plus que le décor du drame, plutôt lugubre, l’insistance des enquêteurs à évoquer la « cité difficile » d’où serait issue la bande de malfaiteurs, risquent aussi d’attiser les fantasmes sur les banlieues.

Dans ces conditions, et alors que le pays s’interroge en ce moment même sur les dysfonctionnements de la justice, et notamment sur sa propension à tirer des conclusions prématurées de ses investigations, une telle mise en scène était-elle bien nécessaire ? Plus que jamais, la prudence devrait s’imposer.


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