Aubry se situe de toute façon dans la longue lignée de bradeurs et de bradeuses de la France, qui ont fait de la citoyenneté une notion vidée de tout sens, une simple variante administrative dans l’Euroland voulu par Mitterrand.
Politiquement et culturellement, nous sommes dans une volonté délibérée de destruction. Les pédagogues soixante-huitards qui ont laminé l’enseignement (un article entier n’y suffirait pas), les persifleurs professionnels qui se sont employés à détruire la mythologie nationale (car toute nation a besoin de mythologie). Ainsi, à part la Grande Révolution invoquée par les socialos avec des trémolos dans la voix, il n’y a rien. Toutes les effusions de sang consenties par la France sont ridiculisées, la Grande Guerre est une boucherie insensée et inutile, la Deuxième, ramenée aux seules lachetés de la collaboration, l’Algérie et l’Indo, des guerres coloniales menées par une armée de tortionnaires. Et ce persiflage destructeur s’étend même à la majorité, qui ne voit rien à redire dans Deutchland über Alles joué devant le Soldat Inconnu, ou des programmes à la gloire des mutins passés le 11 novembre.
La Gauche, à la recherche d’une icône christique de l’Opprimé absolu, a déserté le Prolétaire (présumé tenté par des mesquineries de « Petit blanc ») pour le remplacer par l’Immigré, de préférence sans-papiers.
Alors quoi de surprenant à ce qu’Aubry, véritable incarnation de l’anti-France, ne cherche à vider la citoyenneté de ses quelques dernières préogatives ?