Shaw,

Chacun a une lecture en fonction de sa sensibilité - et du passage du temps. Michon peut écrire un bouquin à la gloire du Comité de Salut Public et se faire couronner par l’Académie parce que les pluies de plus de deux cents ans ont lavé les pavés du sang répandu, et les flots de la Loire ont engouffré les noyés de Carrier.
Mais l’essentiel c’est de considérer l’histoire de France comme un tout, dont on esst légataire. Si je m’emporte, c’est contre ceux qui ne veulent voir que les principes de 1789 comme critère de « francité ». Je les accepte - comme j’accepte la France d’Ancien Régime. De plus, le compromis qui est à l’origine de la 3ème République, dont nous sommes héritiers institutionnellement, comme de la 5ème c’est justement cela - un compromis. Ce n’est pas la victoire définitive d’une faction, les Républicains, sur les autres.
Maintenant, c’est bien que plusieurs courants existent et débattent - c’est ennuyeux de se voir renvoyer systématiquement ses propres idées !

En fait, je sors mon grand jeu de militant de droite quand j’entends en face des mots d’ordre et des professions de foi qui me rappellent les trotskes ou les maos d’antan. C’est l’ensemble des courants totalitaires que je réprouve - en poliique comme en religion. De même, je déteste les destructeurs qui s’en prennent à un héritage culturel, artistique, musical qui a nécessité des siècles de travail, de sacrifice, d’inspiration. Mon « traditionalisme » français vient de là - une réaction contre cette compulsion à jeter tout ce qui est nôtre pour le remplacer par le consumérisme modialisé, dont les normes sont fixées aux USA.. Je serai rassuré sur l’état de la culture française quand on entendra à la radio autant Debussy que Joey Starr, autant Piaf ou Maurice Chevalier que Diam’s, autant Ofenbach que Johnny.