Ce que vous dites me rappelle d’avoir vu les boites de lait estampillée Unicef en vente à moindre prix dans les supermarchés appartenant à un ancien président du Vénézuéla.
L’article mélange beaucoup de chose.
La dénonciation que vous faites de la main-mise capitaliste sur les les ONG est quand-même à modérer. Heureusement qu’il y a une bonne gestion, un équilibre des recettes et des dépenses et des professionnels capables de décharger un groupe électrogène d’un semi remorque sans tout casser. Que voudriez-vous ? Que tout soit improvisé, qu’on mette n’importe quelle bigote à la tête d’une organisation qui bouge des tonnes et des millions sous prétexte qu’elle est ingénue et n’a pas d’arrière pensée ? Une ONG qui marche est une entreprise bien gérée avec ouvriers, chefs d’équipes, directeurs, commerciaux, patron et commissaires aux comptes. Comment voulez-vous qu’elle réunisse des fonds si elle n’a pas des équipes sorties d’écoles de commerce capables de mener une campagne publicitaire à la télévision, les journaux et les trottoirs des villes. Il n’y a qu’à voir la Croix-Rouge et heureusement que c’est ainsi. Dés qu’on associe capital des uns et travail des autres on est en plein capitalisme.
Dans le tas vous mentionnez les multi-nationales qui utilisent les zones franches des pays pauvres. Celles-ci n’ont rien à voir avec l’humanitaire et si elles donnent quelque obole c’est pour être bien vues des dirigeants locaux. Curieusement vous évitez tout le personnel politiques. Si les chaussures de Saint Domingue sont vendues en France c’est uniquement parceque les députés ont voté la suppression des taxes à l’importation. Ils sont donc les premiers responsables de ce traffic et il faudrait peut-être commencer par parler d’eux au lieu de toujours renvoyer les critiques vers une abstraction invisible, un corps inexistant et bien commode pour rouspéter, une hydre tellement polymorphe qu’on ne sait jamais à qui l’on parle quand on s’adresse à elle, le capitalisme international. C’est devenu un véritable gros mot.
Le développement des ONG vient avant tout d’un besoin génétique et impérieux chez les occidentaux de s’immiscer dans les affaires des autres, de faire le « bien ». L’ONG est au 21eme siècle ce que la mission africaine était à l’époque coloniale. On y retrouve exactement le même fonctionnement, le même messianisme (droit-de-l’hommiste au lieu de religieux) et les mêmes motivations individuelles.