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Commentaire de Romain Desbois

sur Réussir la réforme des retraites : 5 conditions à respecter, et une proposition


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Romain Desbois 20 janvier 2010 13:39

Excellent article dont je ne partage pas toutes les analyses mais a qui a au moins l’intérêt de poser des pistes sérieuses.

« Mais jusqu’ici, toute tentative de réforme met la France dans la rue, ce qui oblige les gouvernements à s’en tenir a des réformettes sans rapport avec les enjeux. »
Je n’ai pas cette impression, à part en 95 en encore seuls mes cheminots se sont bougés à l’époque ! C’est loin d’être toute le France dans la rue.

« Lesdits partenaires syndicaux, qui ne représentent plus que 8% de la population avec une surpondération de corporations privilégiées »

La aussi c’est faux ! C’est comme si vous disiez que M. Sarkozy ne représente que 0, 00001 % de la population sous prétexte que l’UMP n’a que 150 000 adhérents au maximum.

« Inutile de crisper l’opinion sur la question de la retraite par capitalisation, invendable dans le contexte de crise financière »

Bah oui c’est bête, ils auraient dû le faire avant la crise. Maintenant que les craintes de ce système se sont avérées, il va falloir attendre que les mémoires oublient.

« un pourcentage de cotisation qui opère un bon compromis entre niveau de vie des personnes âgées et conservation d’un revenu du travail motivant pour les actifs. »
Le question est : le pourcentage doit -il être fixe ou progressif ? Dans un système de répartition, il n’est pas absurde que les plus gros salaires soient plus prélevés proportionnellement.

« . Une pression fiscale élevée rend difficile le financement de la transition par l’impôt
. Un endettement excessif rend impossible le financement de la transition par l’emprunt
. Il n’y a pas assez d’actifs comptables vendables par l’état pour financer la transition par un plan de privatisations. »

Pour les deux premiers points, il conviendrait déjà de supprimer les exonérations de charges (compensées par l’Etat) et d’élargir l’assiette à d’autres revenus que celui du travail (pourquoi pas en fusionnant avec l’IRPP).
Pour le troisième point il est évident qu’il faut partager le travail et réduire l’écart des salaires, en nivelant plutôt vers le haut. Ainsi en réduisant drastiquement le chômage, on pourrait provisoirement transférer les cotisations chômage aux caisses de retraites dont il faudrait auparavant faire l’audit (certaines finances des sondages, des pubs et des manifestations sportives).

« Mais la dégradation de nos finances publiques ne nous donne pas un tel délai de grâce pour nous éviter la faillite »

il faudrait d’abord demander des comptes à la Nation qui a spéculé en bourse avec le fonds de transition mis en place il y a une dizaine d’année, fonds qui a fondu au soleil des subprimes.

« Le calcul avantageux pour certaines corporations, au détriment des retraités du régime général »

Rappelons qu’il était prévu par la loi que le régime général s’aligne sur ces régimes avantageux et pas le contraire.

« Ainsi, deux personnes ayant cotisé le même nombre de points ne touchent pas la même somme si l’une liquide sa pension à 60 ans et l’autre à 65, car celle qui liquide sa pension à 65 ans touchera sa retraite moins longtemps : en contrepartie, elle touchera plus. C’est ce que les assureurs appellent un calcul »actuariel« 

Pourquoi celle de 65 ans n’a pas plus de points, ce qui justifierait qu’elle touche plus. Si les deux ont le même système de points mais que les points n’ont pas la même valeur, ce n’est plus un système à points.

 »La proposition de M. Bichot d’un régime général universel de retraite à points à cotisations définies, en ce sens qu’elle réinstaure l’égalité de traitement entre cotisants« 
Le problème est plus un problème d’équité que d’égalité. Que fait-on de la différence de dureté entre les métiers ? Que fait-on des années chômées pour des raisons de parentalité ou de recherche d’emploi ? Quid du minimum vieillesse ? Pourquoi instituer des complémentaires, privilégiant d’office ceux qui auront le souci d’économiser mais surtout ceux qui en auront les moyens ?

De plus actuellement l’on cotise pour obtenir un droit à la retraite mais les cotisations servent à payer les retraites actuelles.
Changer pour un système de capitalisation oblige une génération à cotiser deux fois, une fois pour sa propre retraite, une fois pour les retraites actuelles. Mais vous l’avez évoqué.

Facteur qui n’est pas évoqué par contre c’est le facteur »choix de société". Si l’on ne se contente d’une démarche purement mathématique, on risque de passer à côté de ce qui est l’essentiel d’une société, la notion de société même.


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