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Commentaire de luvambanu

sur Élection en RD Congo : Une démocratie sur mesure


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luvambanu (---.---.115.114) 3 décembre 2006 10:09

Mardi 28 novembre 2008, à la surprise générale, le « pyrômane » présumé annonce orbi et urbi que « au nom de l’intérêt supérieur de la nation et dans le souci de préserver la paix et d’épargner au pays de sombrer dans le chaos et la violence, je prends l’engagement aujourd’hui, devant Dieu, la nation et l’histoire, l’engagement et la responsabilité de conduire désormais ce combat pour le changement dans le cadre d’une opposition forte et républicaine ».

Ceux qui partagent ces inquiétudes ne devraient pas être tenus pour des naïfs : sinon, pourquoi et qui a fait incendier la Cour suprême de justice juste au moment où les hauts magistrats de la République se penchaient sur la requête de JP. Bemba ? Seconde interrogation corollaire à la précédente : à quelle fin, l’avocate Marie-Thérèse N’Landu, membre du collectif des avocats qui ont assuré la défense de la cause du leader du MLC s’est-elle fait prendre la main dans le sac à bord d’un véhicule transportant des munitions de guerre, alors que l’on s’acheminait petit à petit vers l’issue de la requête de JP. Bemba ?

Enfin, dernière question qui interpelle, et donne à penser qu’il n’y a aucune raison d’accorder le moindre crédit aux promesses du perdant de la présidentielle : le plan de terrorisme urbain, déjà en phase d’exécution à Kinshasa.

En effet, au début de cette semaine qui s’achève, trois officiers des Fardc versés à la Conader (Commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion) ont été surpris par les éléments de la Pir (Police d’intervention rapide) en pleine opération nocturne au niveau de la 14ème rue, à Limete. Ce commando, armé d’armes d’assaut avait déclenché une fusillade intense qui avait fini par attirer l’attention de la police. Bilan de cette opération : les trois officiers qui ont été appréhendés par les éléments de la police anti-terro, ainsi que la jeep qui a servi à leur mobilité.

Le lendemain de cet événement, un émissaire de l’ancien vice-Président de la République Jean-Pierre Bemba serait allé réclamer au nom de ce dernier la restitution de ce véhicule ! Naturellement, à la police, on a cru rêver au sujet de cette réclamation. Pour ses enquêteurs, n’est-ce pas que la revendication renvoyait en fait vers le commanditaire de cette fusillade ? D’autant plus que, interrogé à ce même sujet, JP. Bemba aurait déclaré ignorer toutes les personnes impliquées dans cette fusillade. Mais les faits n’ont pas empêché les enquêteurs d’établir un lien entre ce commando et l’autre, qui a été appréhendé quelques jours dans la voiture de Me N’Landu Marie-Thérèse ! Il y a des coïncidences si troublantes qu’elles permettent aux non-voyants de voir par la force du raisonnement inductif !

Compte tenu de ce qui précède, il y a fort à penser qu’entre les déclarations et les faits, il y a toujours une marge. Et, dans le cas d’espèce, la situation du moment n’inspire guère confiance dans le comportement post-électoral de Jean-Pierre Bemba. Pour les raisons sus évoquées, certes, mais aussi parce que le fait que celui-ci n’a même pas voulu, par courtoisie, gratifié le vainqueur d’un tout petit message - même hypocrite - de félicitation à l’occasion de sa victoire est signe de manque d’élégance, mais aussi et surtout la manifestation intériorisée d’une aversion envers ce dernier.

Joseph Kabila a fait montre d’humilité autant que de fair-play en allant rendre visite, jeudi 30 novembre à celui qui l’a défié en toute sportivité au second tour de l’élection présidentielle. On voudrait bien croire à la pureté des paroles échangées entre les deux hommes pendant les deux heures qu’ont duré cet entretien à huis clos, mais on est en droit de rester sceptique sur le fond des intentions du « chairman » au vu de ce qui se passe actuellement à Kinshasa. Le jour n’est pas loin où son nom risque d’être cité au détour du procès des bandits en possession d’armes de guerre destinées à rendre ingouvernable un pays qui vient de sortir d’une guerre atroce qui a fait plus de trois millions de morts. On ne sera de toutes les façons pas surpris qu’il nie l’existence d’un quelconque lien entre lui et ces malheureux terroristes.

Toute considération de fanatisme aveugle mise au rebut, la population de Kinshasa doit savoir dès lors que si demain elle devenait victime d’un terrorisme avéré, ses regards devront se tourner vers un seul homme. Dans les actes de terrorisme qui risquent de constituer demain le lot de sa vie quotidienne, les balles faucheront indistinctement ceux qui l’ont voté et ceux qui ont jeté leur dévolu sur Joseph Kabila. Qu’elle se la tienne pour avertie !


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