La conception de l’humain selon Eric FROMM
I – Problématique philosophique générale : La critique frommienne des insuffisances de la philosophie classique :
Est-il
possible de parler d’essence humaine, de nature humaine ? La question se
pose sérieusement car pour E Fromm, la conception classique de l’homme
pose un dilemme :
- soit l’homme est une substance
. Alors soit l’homme porte le mal en lui , soit inversement il est « homme de bien », mais il ne peut évoluer.
- soit l’homme est en perpétuel devenir
mais il n’a plus de définition.
- E Fromm propose de sortir du dilemme par une conception dialectique et matérialiste particulière.
II – La conception d’E. Fromm pour sortir du dilemme : une conception dialectique et matérialiste particulière de l’humain.
Difficile de résumer plus que dans ces trois points :
1 - Sa définition de l’humain : il est doublement contradictoire !
Ce
dernier vit en permanence dans une contradiction qui prend racine dans
les conditions de l’existence humaine .La contradiction est inhérente à
l’espèce humaine.
- L’homme est :
- à la fois animal et intelligent
- à la fois dans la nature et transcendant celle-ci.
- L’homme est donc souvent en proie à un conflit .
2 - Choisir la solution positive :
Ce n’est pas tout de dire que l’homme est dans le conflit, il convient d’indiquer une solution :
- la solution régressive consiste à rejeter sa part humaine, sa conscience
- la solution progressiste vise à développer son humanité.
L’homme doit donc lutter contre les tendances régressives.
3 – Cette lutte est théorique et pratique, individuelle et collective.
C’est dans l’Art d’aimer que Fromm explique la double nature –
théorie et pratique - de ce combat humain. Outre la théorie il explique
surtout qu’il s’agit d’un art, et donc d’une discipline.
Puisque toute personne, ou presque, est susceptible de régresser
dans un état archaïque (*) - même si les plus entraînés « chutent »
moins souvent - tout humain, constamment, et quasiment à chaque étape
de sa vie, doit faire des choix de développement humain.
Christian DELARUE
* p 173 de " Le cœur de l’homme