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Commentaire de Christian Delarue

sur Laicité d'équilibration en France : entre liberté de croyance et liberté de religion


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Christian Delarue Christian Delarue 30 janvier 2010 15:35

Dranem,

Vous dite d’abord : La loi de 1905, dans son article 1er indique : "La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public." La liberté de conscience est beaucoup plus large, beaucoup plus généreuse que la simple liberté de religion puisqu’elle concerne TOUS les citoyens et non les seuls fidèles des religions.

Je suis d’accord ici avec vous. Pas de problème ici. Mais, notez bien que le libre exercice des cultes intervient après, en complément de la simple liberté de conscience.

Vous dites ensuite : La loi de 1905 n’utilise pas une seule fois les mots « croyance », « religion » et n’utilise le mot « église » que désigner les édifices. Elle ne défend que la liberté de conscience et assure le libre exercice des cultes. 

Ne voyez-vous pas que la conscience correspond aux croyances pour les croyants et le libre exercice des cultes à la liberté de religion ?

La « liberté de croyance » n’existe pas dans le droit français. Même dans la loi du 15 mars 2004, le mot « croyance » n’est pas utilisé.

Certes, mais ce n’est pas parce que le mot lui-même n’est pas employé que la liberté de croyance n’existe pas. Heureusement ! La croyance c’est l’équivalent de la « conscience » pour un croyant.

Par ailleurs, la déclaration universelle des droits de l’homme n’a été ratifiée par la France que le 3 mai 1974, soit 16 ans après l’adoption de la constitution de la 5e République (4 octobre 1958). Cela explique que la Constitution de la 5e République n’en tienne pas compte, mais elle se réfère à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. La loi de séparation des églises et de l’Etat a été votée à la suite de 48 séances de débats à l’Assemblée nationale et de 21 séances au Sénat. Elle est le résultat d’une série de compromis (comme toutes les lois) et, en sachant qu’il y avait 37 millions de catholiques sur 38 millions de Français, on peut dire qu’elle a représenté la volonté de la grande majorité de la population. OUI

Il est faux de dire que la République ne défend que la liberté de croyance, puisque la loi de 1905 défend la liberté de conscience et qu’elle n’a pas été abrogée, pour l’instant. 

Cette phrase surprend au regard de ce que vous dites auparavant. Et que prouve-t-elle ? Que démontrez-vous ici ? La liberté de conscience n’est pas la liberté de religion. La liberté de conscience ne dit pas grand chose sur la distinction entre liberté de croyance et liberté de religion (qui est le problème que j’aborde). La liberté de conscience englobe la liberté de croyance mais pas la liberté de religion. La liberté de religion c’est la liberté d’exprimer sa conscience-croyance sous de multiples formes : procession, culte, habit religieux, etc...

En quoi vos propos permettent-ils une clarification ? Votre apport tient dans la première phrase qui indique que la liberté de conscience englobe toutes les formes de conceptions de monde, agnostiques, athées, croyantes, etc... Ce dont je suis d’accord. Et bien d’autres derrière moi.

CD


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