Le « techno-gratin » dauphinois entend faire de Grenoble le coeur d’une Silicon Valley européenne, une continuité urbaine qui s’étendrait de Lyon à Genève.
Mais qu’y-a-t-il de si merveilleux à habiter une Silicon Valley ? « C’est le paradis des millionnaires et de la croissance ! », proclament nos technarques.
Et comment ! La vallée de Santa Clara, en Californie, compte 20 000 sans-abri, dont plus de 30 % pourtant sont salariés à plein temps. Les nappes phréatiques y sont empoisonnées. L’urbanisation y est sauvage. Les cancers du cerveau ne se comptent plus...
Un paradis dont Grenoble connaît déjà les prémisses, avec l’augmentation des loyers accompagnant l’arrivée massive de cadres, chercheurs et ingénieurs. « Les pauvres laissent la place aux riches », c’est la « tyrannie de la réussite », explique Bernard Pecqueur, un conseiller municipal du PARTI SOCIALISTE de Grenoble (Le Dauphiné Libéré, 04/06/02).
Depuis que des contestataires ont commencé à briser le consensus sur la question, élus et industriels réagissent. Ils tentent d’éviter le « scénario OGM » à coups de campagnes de communication, de « forums citoyens » et de « comités d’éthique ». Maintenant que tout est décidé, il s’agit de faire accepter ces choix aux Grenoblois en leur donnant l’illusion qu’ils y participent.
...L’enjeu est de taille. Le dossier des nanotechnologies est aussi explosif que celui des OGM ou du nucléaire : même mépris de la démocratie, même transfert d’argent public vers le privé, mêmes liens recherche-armée-industrie, même culte du secret, mêmes risques écologiques...