Cette banalisation du foulard qui ne « gêne pas »
M. Le Pen, est un indice révélateur. Elle cache mal la conception de la
femme que défend depuis toujours le Front National : elle est épouse et
mère et sa place est à la maison.
C’est effectivement l’image que renvoie Marine Le Pen : une femme soumise qui tient son rang de mère au foyer.
M. le Pen n’a pas davantage besoin d’être un défenseur des droits de la
Personne pour tenter d’abuser les citoyens. L’extrême-droite, comme le
montre l’Histoire, en est même l’ennemie irréductible.
Sauf que Le Pen ne s’est jamais revendiqué d’extrême droite. C’est une étiquette qui lui est collée à son insu depuis 30 ans.
Mais un doute survient aussitôt. M. le Pen n’englobe-t-il pas cette
ironie dans une autre ironie plus vaste, une sorte d’ironie-gigogne,
une « méta-ironie » ? Car, pour voir une contradiction entre
« révolution » et « burqa », encore faut-il se faire de « la
révolution » une idée positive de libération. Or un homme
d’extrême-droite, acquis par définition à la réaction, rejette cette
idée.
N’allez pas chercher trop loin. C’est fou, quand un méchant « d’extrême droite » dit un truc marrant, de voir à quel point les bien-pensants emberlificotent des arguties pour pouvoir rire eux aussi de la saillie, mais sans pour autant être dupe, et « pas pour la même raison que lui » , bien sûr.La célèbre formule de Desproges cause bien des troubles ceux qui ont peur de rire avec n’importe qui.