J’aimerais signaler cet article du Figaro (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/01/25/01016-20100125ARTFIG00505-burqa-les-juristes-conseillent-la-voie-legislative-.php
). Publié le 29/01/2010 (2 jours après ma proposition de cet article), il apporte
l’éclairage de professeurs de droits sur la légitimité d’une
interdiction de la burqa.
Quelques extraits particulièrement en rapport avec l’article :
"Selon le professeur Guy Carcassonne, une réglementation du port de la
burqa dans les lieux publics ne peut être motivée par le principe de
laïcité. Dans son sens actuel, la laïcité signifie que l’État est tenu
d’être neutre à l’égard des religions et de respecter la liberté de
conscience.
(...) L’État ne saurait « soumettre les consciences » des
personnes dans l’espace public. Le Parlement ne peut donc pas invoquer
la laïcité pour interdire à des femmes de porter le voile intégral dans
la rue, argumente l’universitaire.
La dignité de la femme et
l’égalité des sexes ne semblent pas davantage autoriser l’interdiction
de la burqa. Selon le professeur Denys de Béchillon, « il est impossible
de déterminer concrètement si la femme fait usage d’une réelle liberté
ou si elle subit une contrainte matérielle ou morale » lorsqu’elle porte
la burqa. Et le Parlement n’a pas qualité pour dire aux femmes
volontairement voilées qu’elles usent mal de leur liberté. « Je ne vois
pas comment l’État pourrait avoir une légitimité à désigner ce qui est
digne dans ces usages du corps, à la place de son propriétaire »,
poursuit Denys de Béchillon. « Si vous demandez qu’on vous coupe un
doigt, la personne qui vous l’aura fait ne pourra pas invoquer le fait
que c’était à votre demande, et sera poursuivie. Si quelqu’un se coupe
un doigt lui-même, il n’y aura aucune poursuite », conclut l’enseignant."