A voxagora (xxx.xxx.xxx.98) 6 février 08:41 :
Bonjour,
Que la Nuit de la Saint-Barthélemy nous serve d’exemple !
Dans toute réforme, qu’il s’agisse de réformer une loi, une constitution, le statut d’une société, d’une association,…le bon sens exige, pour gagner en temps et en efficacité, de prendre le chemin conduisant, le plus rapidement possible, à un consensus satisfaisant la majorité, sinon c’est l’affrontement des idées et le durcissement des positions. En outre, comme réformer ce n’est pas chambarder, mais changer en mieux, ramener à une forme meilleure, le bon sens exige, aussi, de ne pas hérisser, dès le départ les intéressés et de commencer, d’abord, par voir ce qui est le meilleur à conserver et , de surcroît , si ce meilleur indique, à priori, que l’objet à réformer ne doit pas être figé dans le temps ( c’est ce que postule le Verset 7 de la Sourate 3) , qui mieux est, si pour ce meilleur le consensus est , à priori, acquis , surtout quand il s’agit de réformer des croyances forgées tout au long d’un millénaire et demi, concernant une famille d’adeptes appartenant à toutes les cultures, et à toutes les conditions sociales et éducationnelles,… éparpillée à travers toute la planète et dont le nombre approche le milliard et demi !
Pour amorcer, dans de bonnes conditions, le Renouveau de l’Islam souhaité, nous devons avoir présent à l’esprit les leçons du passé et, particulièrement, ceux des Réformes des autres religions dont la plus importante et la plus récente est celle qui a conduit à l’éclatement, dans la douleur, de l’Eglise Catholique : la Réforme luthérienne. Son déclenchement fut causé par l’initiative du pape Léon X (1513-1521) qui, ayant besoin d’argent pour construire la Basilique Saint-Pierre de Rome, fit vendre des « Indulgences » : il s’agit d’un document qui accordait au fidèle, ayant commis un péché, une remise partielle ou totale, contre de l’argent, de la peine encourue, sans faire nécessairement pénitence, en lui assurant même le Paradis. Cette vente des Indulgences, dont les bienfaits étaient largement acquis chez la majorité des fidèles, provoqua la colère de Martin Luther, moine et Professeur à l’Université de Wittenberg en Allemagne. Pour montrer son mécontentement, il afficha, le 31 octobre 1517, à la porte de la chapelle de son université un manifeste condamnant la pratique des Indulgences. Cette rébellion a conduit Luther à rompre avec l’Eglise Catholique et à fonder, en 1520, l’Eglise Protestante, dite aussi Eglise Réformée. La suite de l’histoire on la connait : ce sont les Guerres de Religion, entre catholiques et protestants, qui ont ravagé la France dans la seconde moitié du XVIe siècle et qui ont conduit à l’horrible massacre de la Nuit de la Saint-Barthélemy. En réalité, ce drame est le résultat d’un enchevêtrement complexe de facteurs multiples dont le plus important est, sans aucun doute, la sauvage réaction populaire, ultra-catholique hostile à tout consensus, réaction due, essentiellement, au fait que les théoriciens de la Réforme ont négligé, au départ, la composante émotionnelle des croyances et des traditions.
Cordialement,
HORCHANI Salah