M. Mourey
J’ai accusé réception de vos réponses et donc je vais commencer par la fin en toute logique…
Dans un premier temps, disons que si la linguistique ne vous sert pas de fil directeur, il faudra alors m’expliquer le pourquoi de vos rapprochements linguistiques entre Baal et Bélénos, Therouanne et Terah, Keltoï et Chaldée, etc…
Vous vous fondez sur quoi ? votre ouïe ? J’avoue la méthode est peu orthodoxe et d’autant plus téméraire que vous vous reposez sur la voyellisation/vocalisation actuelle de ces vocables et noms. Sacrée gageure, notamment avec des langues sémitiques consonantiques où la voyellisation opérée par le locuteur d’une langue indoeuropéenne est assez souvent hasardeuse (voir tragique pour certains touristes).
Bref donc vous ne fondez pas sur la linguistique. J’accuse réception.
A votre question : « Et pourquoi pensez-vous qu’il y ait une racine sémite dans le mot Kinneret, et pourquoi pas grecque ou proto-grecque ? » tout simplement parce que la racine knr voyellisée en kinnor (hébreu) a pour sens harpe ou lyre, instrument dont les contours spécifiques évoquent ceux de ce lac galiléen. Ce qui nous éloigne donc du grec κιθάρα (kithara) au sens similaire.
Donc à votre question, je répond donc qu’il est logique que ce lac situé en pays sémite, ait été nommé par les habitants sémites de cette contrée par un mot issu de leur langue elle-même sémitique (hébreu) correspond à la topographie du lieu. Si un mot grec ou mycénien ou de quelque autre variante de grec ancien vous semble plus adéquat, plus cohérent, je serai ravi que vous m’en informiez.
Bref fin de cet intermède linguistique.
Vous m’écrivez :
« En ce qui concerne vos remarques sur Baal, je n’ignore pas ce que vous dites mais je me place au Xème siècle. Je parle en connaissance de cause et n’ignore pas que dans les textes hébreux de la fin du règne de Salomon et dans ceux qui vont suivre, le Baal dont il s’agit a un sens bien précis et non multiple et que ses adorateurs sont bien des adorateurs solaires. Je ne mélange pas les époques.
Quant au lien que je fais avec Belenos, j’ai bien écrit que d’autres l’avaient dit avant moi. Et j’espère bien qu’un jour on remettra un peu d’ordre logique dans un nombre conséquent d’objets archéologiques qu’on attribue, par facilité et convention, aux dits Gallo-romains. De même pour les monnaies gauloises aux chevelures famboyantes comme les rayons du soleil. Les Romains ont toujours fait preuve d’une grande habilité pour récupérer les anciens dieux barbares, le christianisme également. »
A nouveau, je me répète, Baal est un terme générique, je veux bien que vous parliez en connaissance de cause mais cela ne m’informe pas pour autant quant au baal que vous évoquez. Avouez qu’entre la Chaldée, Canaan et les cités phéniciennes ou puniques, nombreux sont les baal(s) !
De la même façon, vous évoquez les textes hébreux, Salomon …j’imagine donc que vous vous référez et inspirez avant tout des textes bibliques (cf. vos évocations de Moïse, Abraham, Salomon), et qu’ainsi donc vous fondez avant tout votre raisonnement sur des textes religieux, relevant donc du mythologique voir du fantastique et non pas sur les sources linguistiques, historiques, archéologiques, etc…somme toute plus fiables.
Je ne vois pas sincèrement comment nous pourrions continuer d’échanger, si les périples d’Abraham ou Moïse ou l’hypothétique temple de Salomon vous servent de repères spatio-temporels et si votre Baal (exclusivement solaire) est le Baal biblique ( indéterminé) soit la somme des divers baals des panthéons proche et moyen-orientaux.
Bref, pas vraiment sérieux tout çà.
Continuons.
Vous écrivez :
« Si je parle de Sumer, c’est uniquement pour rappeler une origine historique, notamment dans le domaine des croyances religieuses qui, à mon avis, sont beaucoup plus ancrées dans les populations et dans le cours du temps qu’une écriture de scribes et de notables qu’une simple révolution ou invasion suffit à remplacer. Le marqueur de l’écriture est-il fiable ? J’en doute. Donc, si je parle de Sumer, c’est uniquement pour rappeler une origine de croyances. Les mots que j’utilise sont « Chaldéens » et « Cananéens » car ce sont les mots de cette époque où je me place pour raisonner, au Xème siècle, et je ne vois pas pourquoi on irait en chercher d’autres. Je ne vois pas pourquoi les Phéniciens qui ont émigré auraient porté d’autres noms, ou alors expliquez-vous. Selon moi, je ne vois dans la région que des Tyriens, des Sidoniens, des Chaldéens, des Cananéens et des Hébreux. Je ne vois venir les Hébreux dans le pays qu’avec Moïse, bien après Abraham qui apporta en Canaan ses croyances d’Ur en Chaldée, notamment en Sin et en Yerah, la lune, d’où mon grand intérêt pour les fouilles de Tel bet Yerah dont j’ai parlé (au moins 16 strates à étudier). »
J’ai compris le sens de votre évocation de Sumer, matrice du monde sémitique. Il n’empêche qu’entre Sumer comme civilisation originelle et la période que vous évoquez, disons que beaucoup d’eau a coulé sous beaucoup de ponts, d’autres civilisations sont nées, mortes et autant les religions que les cultures ou les langues ont évoluées. Mais bon, je prends acte.
Maintenant une question : vous évoquez, dites-vous, le Xème siècle avant JC : donc où et quand placez-vous exactement ces tribus (originellement pasteurs nomades) prenant le contrôle de la Babylonie aux alentours du 6ème siècle avant JC ( soit l’empire néobabylonien/11ème dynastie) et qui sont communément appelés Chaldéens ?
De la même façon, cet empire ou royaume étant avant tout terrestre, par quel biais les Chaldéens du Sud mésopotamien deviennent-ils des marins à même de coloniser une partie de l’actuelle France ?
Dernière question sur le sujet : qu’entendez-vous par Chaldéens ? terme générique biblique pour la Babylonie ou période historique précise ? ce qui expliquerait la confusion, les Chaldéens entrant en scène après le Xème siècle.
Je vais conclure sur votre introduction :
« Je ne pose que des questions, mais je ne suis pas ignorant au point de ne pas savoir qu’il existe nombre de controverses dans cette discipline et beaucoup d’incertitudes et d’interrogations. Quand on constate avec quelle rapidité et facilité - relative - un peuple change de langue, j’en arrive même à me demander si l’on peut vraiment faire confiance à la linguistique pour retrouver le fil de l’histoire. »
Je ne sais si on peut vouer à la linguistique une confiance aveugle mais elle me semble tout de même plus fiable que des textes mythologiques, passés de scribes à copistes, d’une langue à l’autre pendant des siècles…Et sur « retrouver le fil de l’histoire », la linguistique permet bien de remonter le cours de l’histoire…
Cordialement,
28/02 23:36 - samosatensis
Monsieur Mourey n’a toujours pas plus de rapport à la réalité, ni de honte de continuer (...)
22/02 19:33 - Son Ôguste Insanité BADGURU Ier
@antenor Complément d’information : Voilà la datation acceptée et validée pour (...)
22/02 18:35 - Antenor
@ Badguru Nous ne sommes sans doute pas près de nous entendre sur ce sujet tant nos approches (...)
21/02 18:46 - lejardindesdelices
@Vilainguru, Moi zaim bien vos big-commentaires qui rendent passionnant le fil des articles (...)
21/02 11:40 - Son Ôguste Insanité BADGURU Ier
bahhhh...petit mouss’tillant....tant d’indulgencitude me CONbleûhhhh...ze reConné (...)
21/02 11:20 - rocla (haddock)
Oh Maître Ôguste Insanitant et Plus Clément Fulgurant et Gigantesque , En ce jour de dimanche (...)
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