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Commentaire de Son Ôguste Insanité BADGURU Ier

sur Les origines phéniciennes de notre identité nationale


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S.Ô.I Shri BaBâd Guru Lashpâ Son Ôguste Insanité BADGURU Ier 13 février 2010 22:51

Je continue : « Merci de reconnaitre la variété des cultures en pays de Canaan. Alors pourquoi me refusez-vous l’hypothèse d’une langue grecque ou proto-grecque parmi les Phéniciens qui ont émigré vers l’Europe ? »

Je ne saisis pas votre propos : au fil de notre échange nous avons parlé de votre thèse/théorie qui voit un mouvement colonisateur partir de l’espace syropalestinien ou babylonien vers la Bourgogne et le Pas de Calais. D’où viennent ces Grecs ? quant aux migrations des Phéniciens, elles sont bien documentées et n’évoquent pas votre hypothèse. Donc qui sont ces Grecs de Chaldée ou de Canaan migrant vers l’Europe occidentale et qui jusqu’à présent étaient supposés celtes ?  

Suite…

« Vous me refusez de voir le mot kaldaï dans le mot keltos, mais vous acceptez un sens probable de colonisateur. Voila qui est très intéressant et qui expliquerait à la fois le mot Kaldaï car les Chaldéens ont bien été parmi les premiers colonisateurs de la région, et les Keltos car c’est bien ainsi que je les vois venir de Phénicie pour coloniser l’Europe. »

Je ne vous refuse pas de voir kaldaï dans keltos : je vous dis juste que je ne vois pas le lien que vous pouvez établir entre le Sud de la Mésopotamie (Kaldi) et l’Europe continentale (keltos) en vous basant sur la proximité des vocables kaldaï et keltos .

Et je vous renvoie à notre petit exercice précédent, vous conviendrez que le kaldu ou kaldi sémitique ne présente aucune difficulté linguistique. Donc à nouveau, une de mes premières questions pourquoi de kald passez-vous à kelt soit pourquoi d’ devient t’  ?

D’autant plus qu’une racine celtique ou proto-indoeuropéenne corresponde parfaitement au peuple de défricheurs et guerriers qu’étaient les Celtes.  

 

 

Soit…

« Relisez le rectificatif que j’ai fait à mon commentaire. Le sens dominant que je donne au dieu Baal est le soleil. C’est bien parce que c’était alors le sens dominant qu’il a perduré. Et c’est bien ce sens dominant que les scribes hébreux ont fustigé. Quant à Yerah, la lune, cela vient d’Abraham qui l’a amené en Cannaan, ou plutôt ramené. Mon explication du chapiteau de Gergovie explique cette dualité dans une certaine évolution de la pensée. Evidemment, si vous estimez que les hommes de cette époque n’avaient pas le sens du symbolisme, qu’ils étaient des imbéciles idolâtres, comme les scribes hébreux en donnent l’image, inutile de poursuivre avec vous ce débat. »

Il me semble que vos connaissances des panthéons proche et moyen-orientaux soient approximatives, je m’explique :

D’un vous n’avez toujours pas précisé de quel Baal vous parliez : vous lui aussi parfois la foudre (donc baal du ciel (racine s’m’)), d’autre fois le soleil. Et donc vous invoquez/fusionnez deux figures divines différentes des panthéons orientaux.

 Les cités-états ayant chacune leur panthéon de divinités tutélaires avec  nombre de baal, si vous ne fournissez pas plus d’éléments, comment voulez-vous que je suive votre raisonnement. Si c’est un baal solaire que vous évoquez, je vous renvoie à la racine sms et ses variantes que l’on retrouve dans shamash soit soleil.

Donc, soit vous évoquez une figure divine proche/moyen-orientale associée à la foudre, soit une divinité solaire, de la même façon l’association-dualité entre ce baal solaire et sa parèdre lunaire me semble hasardeuse.

Sin-Yerah est une figure masculine ( le Jerah biblique ou Yerah/Yerach (prénom masculin) le petit-fils d’Eber de la descendance de Sem Genèse 10,26)…Or dualité sous-entend généralement une opposition/complémentarité : un pôle féminin et un pôle masculin (nuit/jour, soleil/lune), à moins que vous n’y voyez là un divin couple précurseur...  

ensuite, à nouveau vous vous référez à la figure mythique d’Abraham et à son périple Ur-Canaan et fondez là votre propos.

Continuons : « De quelle influence parlez-vous ? dites-vous. Je ne vous parle pas des colosses d’Egypte et de l’empire babylonien qui au Xème siècle ne rayonnent guère sur les rivages du pays de Cannaan ni sur l’arrière-pays. Relisez mon article : Il ne faut pas oublier le rayonnement préhellénique de la civilisation mycénienne (1550 à 1100) ainsi que celle de Troie, la ville (hittite ?) concurrente mais finalement vaincue. Situé entre ces deux foyers, le littoral du pays de Canaan n’a pu échapper aux deux rayonnements, et dans le domaine des arts et dans le domaine de l’écriture, écriture mycénienne proto-grecque qui aurait pu s’imposer pour des raisons de fiabilité »

A l’évidence l’influence autant égyptienne que mésopotamienne vous parait moins importante que l’influence de la défunte civilisation mycénienne : défunte car la période que vous ciblez correspond aux âges sombres du monde grec : de là, je ne vois pas quelle influence une civilisation morte ou agonisante pourrait avoir alors que dans le même temps, l’alphabet phénicien se développe sur la base de l’écriture hyéroglyphique égyptienne et non sur celles des linéaires mycéniens, d’autant plus que vous renvoyez sans cesse à la matrice sumérienne et donc à l’influence mésopotamienne.

Votre logique me laisse perplexe.

 Sur les rapports entre linéaires mycéniens et alphabet phénicien/sémitique, je ne relèverai même pas tant cela témoigne de votre méconnaissance en la matière : si les Grecs ont opté pour l’alphabet phénicien sémitique et non le linéaire mycénien indoeuropéen : c’est bien pour l’efficacité/adaptabilité (voir simplicité vu le nombre réduit de signes comparé au mycénien) et le progrès (révolution) produit par l’alphabet phénicien.

Enfin finissons : « Je reprécise une fois de plus que si j’ai utilisé le mot « chaldéen » c’est dans le contexte du Xème siècle. Je n’attribue pas à Abraham une origine chaldéenne, mais sumérienne ou plutôt sémitique. Je comprends que mon expression Ur en Chaldée vous ait induit en erreur. Veuillez lire « Ur » tout simplement.

J’ajoute toutefois que le mot « chaldéen » existe bien avant le IXème siècle puisque le texte de la Genèse dit bien "Ur des Chaldéens" aux temps d’Abraham et que ce pays des Chaldéens semble bien désigner tout le pays dit de Sumer. Vous remettez en question ces textes. Je ne vois pas pourquoi. C’est un document aussi fiable que d’autres.  »

Vous ne lisez donc pas ce que j’écris ou vous vous refusez de comprendre. Qu’ai-je donc dit ?

Vous vous fondez sur le texte biblique : or dans le texte biblique Abraham se voit attribuée une origine chaldéenne Ur-Kaśdim ou Ur des Chaldéens si vous vous préferez.

Si j’adopte votre lecture et suis donc la chronologie biblique : Abraham et son périple se situent approximativement vers le début du second millénaire OR à cette époque personne n’a encore entendu parler des Chaldéens, de la Chaldée, de Kaldu ou d’une Ur-Kaśdim  : c’est un anachronisme né de l’introduction de la référence à la Chaldée ou  Ur-Kaśdim durant la période de l’exil en Babylonie, donc sous le règne de Nabuchodonosor, donc 4 siècles après la période que vous évoquez sans cesse et plus d’un millénaire après l’hypothétique périple abrahamique.

Et cela vous ne semblez pas l’entendre, vous écrivez : « J’ajoute toutefois que le mot « chaldéen » existe bien avant le IXème siècle puisque le texte de la Genèse dit bien « Ur des Chaldéens » aux temps d’Abraham et que ce pays des Chaldéens semble bien désigner tout le pays dit de Sumer. »

Le mot chaldéen n’existe pas à l’époque supposée d’Abraham : tout simplement parce que les Chaldéens apparaitront plus tard ( XIème dynastie déjà précisé) : les auteurs de la Bible ont simplement introduit rétrospectivement ce mot et l’origine chaldéenne d’Abraham à des fins idéologiques ou religieuses somme toute évidentes : le parallèle entre le périple d’Abraham de Ur à Canaan et l’espérance/attente du retour à la terre promise des Juifs exilés en Babylonie est aisé à établir.

Et donc oui, il s’agit d’un anachronisme, ce qui me permet de douter de la fiabilité du texte biblique.

En espèrant que cette fois vous me comprendrez et saurez préciser et votre propos et votre thèse : pour l’instant tout cela me parait bien confus et peu tenable.

enfin mon ton froid ou sec parfois n’a rien de méprisant ou de complexe du spécialiste, j’aimerai simplement que vous répondiez à mes questions et objections d’une manière précise.


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