Le réformisme radical pour le travail.
Cette orientation dite réformiste radicale vaut pour les très grandes
entreprises qui mettent en place une forte division technique et
socio-professionnelle des postes et des fonctions. Cette orientation
s’oppose à la fois aux anarchistes qui plébiscitent l’organisation
horizontale du travail (positive mais qui n’est applicable que dans les
petites unités de production) et le management moderne qui lui milite
pour le mérite et la compétence appréciée par le patron en interne, dans
l’entreprise, selon des critères variables qui échappent assez peu à
l’arbitraire et donc qui délégitime l’autorité.
Ce qui crée autoritarisme et résistance accrue.
*Une nouvelle configuration productive.
Elle suppose de nouvelles normes pour démarchandiser le travail, pour
desserrer l’emprise de l’exploitation de la force de travail.
Ce management s’appuie en plus sur les logiques marchandes et
financières pour élargir considérablement les écarts de revenus ce qui
abouti à avoir en-haut des très riches mais aussi en-bas des très
pauvres. Un écart de revenus moindre fondé sur la distribution
méritocratique républicaine donne des moins pauvres et des moins riches
et donc une société plus en cohésion. Lorsque l’on ne prend pas pour
base le système méritocratique républicain fondé sur la légitimité
rationnelle-légale pour l’attribution des individus qualifiés sur les
postes de la division technico-sociale du travail on en vient à défendre
le mérite arbitraire et la compétence arbitraire. La question des
revenus étant laissée aux marchés.
Les bases du réformisme radical du travail sont la norme selon laquelle
nul n’est exempt - sauf jeunes à scolariser et les handicapés - de
*participer à la production de l’existence sociale.* Tous et toutes,
hommes et femmes doivent y participer. Cela signifie engager une
campagne nationale et européenne de RTT pour donner du travail à chacun
et à tous. Cela va évidemment à l’encontre de la dualité capitaliste du
travail qui met d’un côté des chômeurs et de l’autre des travailleurs en
surcharge de travail. Parler de dualité simplifie la réalité du travail
aujourd’hui qui montre l’existence d’un troisième catégorie avec le
précariat sous toutes ses formes. Le système capitaliste pousse en même
temps vers le chômage et vers les bas salaires généralisés.
Il faut sans doute rompre avec l’institution de la *polyvalence
généralisée *qui a visé à faire des économies d’embauche plus qu’à
enrichir le travail. Il s’agit alors de faire en sorte que des postes
soient dégagés dans chaque unité pour recevoir les travailleurs les
moins qualifiés. En ce sens l’abandon de la catégorie D et celle
programmée de la C dans les administrations n’est pas une bonne idée. Il
faut aussi revaloriser le SMIC et l’indexer sur l’évolution des prix .
Une grille de carrière devrait être négociée dans chaque branche pour
permettre aux travailleur(se)s de décoller du SMIC. Par ailleurs la RTT
doit etre plus forte vers les 28 heures au lieu des 32 heures là ou le
travail est intensif ou pénible (travail de nuit, travail dehors,
travail monotone et répétitif).
Cette ensemble de mesures vise à abattre *la « théorie » du travailleur
« fainéant »* trop bien présente chez les managers et les petits patrons.
Les hypothèses implicites sur la nature humaine par les dirigeants sont
selon Douglas Mc Grégor :
- L’individu moyen éprouve une aversion innée pour le travail, qu’il
fera tout pour éviter.
- A cause de cette aversion caractéristique à l’égard du travail, les
individus doivent être contraints, contrôlés, dirigés, menacés de
sanction, si l’on veut qu’ils fournissent les efforts nécessaires à la
réalisation des objectifs organisationnels.
- L’individu moyen préfère être dirigé, désire éviter les
responsabilités, a relativement peu d’ambition, recherche la sécurité
avant tout.
Ces lignes sont rapportées par Philippe Bernoux in La sociologie des
organisations qui signale que cette théorie justifie l’autoritarisme
patronal qui sévit encore dans les entreprises privées orientées vers la
recherche maximale du profit mais aussi sous l’influence du
néolibéralisme dans les entreprises publiques et les administrations
privées.
La politique réformiste radicale du travail ci-dessus dessinée n’est pas
soutenue par les syndicats qui parlent peu de la RTT car ils la voit
comme contraire à l’augmentation des salaires. Pour cela il faut
défendre massivement la baisse des revenus des hauts revenus et
l’augmentation des revenus des moins de 3000 euros par mois.
* Au-dela de cette politique.
Contre le néolibéralisme un rééquilibrage vers plus de service public et
moins de secteur privé marchand est à promouvoir. Cela signifie
valoriser le *travail pour la production de valeur d’usage* face au
travail producteur de valeur d’échange. Il s’agit donc via l’impôt de
construire une économie non marchande. Les besoins sont réels pour
satisfaire sans passer par le prisme de la rentabilité et de la
solvabilité les besoins sociaux en matière de logement, de scolarité, de
santé, d’énergie, de transport, d’eau, de communication,etc.
Toute cette politique est fondée sur le partage des richesses et donc sur
la ponction par l’impôts des riches à commencer par les financiers qui
sont les plus gros prédateurs. On ne saurait parler de cohésion sociale
avec de tels écarts de revenus et des travailleurs aussi fragilisés aux
fins d’accroissement des profits. Profit qui partent vers la bulle
financière et l’oligarchie financière mais pas vers les investissements
productifs utiles ni vers les salaires qui ne cessent de baisser depuis
20 ans dans quasiment tous les pays (lire ici Michel Husson site hussonnet).
CD
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